Selon le dernier rapport de l’office de police de l’Union européenne, les mafias italiennes investissent de plus en plus dans le secteur des énergies renouvelables pour bénéficier des aides européennes et blanchir les revenus de leurs activités illégales. Il y a un an, la police italienne saisissait ainsi des biens d’une valeur de 350 millions d’euros comprenant un des plus grands parcs éoliens européens appartenant à la mafia calabraise Ndrangheta. Selon les enquêteurs d’Europol, le parc éolien avait été construit par le biais de sociétés-écrans situées à l’extérieur du pays.
En 2009 déjà, lors d’une opération de la police contre la criminalité organisée, sept parcs éoliens furent placés sous séquestre dans le sud de l’Italie. Selon les enquêteurs, pour percevoir des aides européennes, des entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables et des réseaux mafieux italiens produisaient de faux documents pour attester la propriété des terrains à bâtir ou encore pour gonfler les devis de réalisation technique.
Le fait que la législation italienne propose parmi les prix les plus élevés en Europe pour racheter l’électricité produite par des énergies renouvelables a sans doute contribué à ce que l’éolien intéresse les mafias, celles-ci ayant vite compris que les subventions nationales et régionales rendaient les installations éoliennes rentables dès leur deuxième année de fonctionnement. D’où la multiplication de parcs éoliens en Italie, sous l’impulsion des principales organisations mafieuses locales (Cosa Nostra en Sicile, Ndrangheta en Calabre et Camorra dans la région napolitaine).
Les associations italiennes militant pour la protection de l’environnement tentent de faire interdire la revente des permis de construire de parcs éoliens, puisqu’un savoir-faire technique est nécessaire pour les obtenir et que les mafias n’en disposent pas.
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