WESSLING, intégré à ALS depuis 2024, est un réseau de laboratoires d’analyses implanté sur 25 sites à travers le monde. Rencontre avec Rémy Reboullet, responsable commercial pôle produits.
En juin 2024, le Groupe WESSLING a rejoint ALS, leader mondial dans le domaine des contrôles et tests. Ce réseau, fort de 45 ans d’expertise, s’est imposé à l’international avec plus de 450 laboratoires répartis dans 70 pays. Cette acquisition renforce la présence d’ALS en France, en Allemagne et en Suisse, alliant ainsi la précision d’un réseau global à l’expertise locale de WESSLING. Ensemble, ils proposent un large éventail d’analyses dans des domaines clés tels que l’environnement, la valorisation des déchets, l’agroalimentaire et les produits de consommation.
Qu’est-ce que le WESSLING GreenLab ?
Situé en Isère et inauguré en 2020, ce laboratoire est spécialisé dans les tests de compostabilité et de biodégradabilité des produits, principalement des emballages alimentaires en papier. Son objectif est d’évaluer si ces matériaux peuvent se décomposer naturellement sans nuire à l’environnement et conformément aux normes en vigueur. Les tests simulent un processus biologique de dégradation de la matière afin d’évaluer si un produit ou un emballage est apte au compostage. En 2022, le laboratoire a obtenu la double certification par TÜV Austria et DIN CERTCO.
Pourquoi les clients font-ils appel à ce laboratoire ?
Le WESSLING GreenLab a été développé en réponse aux demandes de certains de nos clients qui produisaient déjà des emballages alimentaires compostables, notamment en fibres végétales. Ce besoin peut s’étendre à tous types de matériaux dégradables, comme des produits horticoles tels que des pots de fleurs, ou des leurres pour poissons. Le but est de vérifier si le produit se décompose correctement dans un environnement donné et de garantir qu’il ne présente aucun risque pour l’environnement.
Quels sont les tests qui déterminent la compostabilité d’un produit ?
Quatre étapes successives sont nécessaires. La première est l’identification et la caractérisation. L’objectif est ici de définir les constituants chimiques et les caractéristiques physiques du produit afin de pouvoir analyser la présence d’éventuels composés nocifs. La seconde est la biodégradabilité. Nous cherchons alors à déterminer la capacité d’un matériau à se biodégrader sous l’effet de micro-organismes. La troisième est la désintégration. Le produit doit se fragmenter à 90 % dans un temps imparti, ce qui donnera à terme du compost. Enfin, la quatrième étape est le test d’écotoxicité qui permet de déterminer sa qualité et de vérifier l’absence de risque de résidus. Un emballage ayant passé les quatre tests successifs peut ensuite obtenir une certification et recevoir le label.
Que sont les microplastiques et pourquoi les analyser ?
Les microplastiques sont des particules de plastique de moins de 5 mm, qui s’accumulent dans l’environnement et peuvent contaminer la chaîne alimentaire, y compris nos aliments. Il en existe deux types : les primaires, créés volontairement, et les secondaires qui résultent de l’utilisation courante ou de la décomposition du plastique. Ces particules peuvent présenter un risque en raison de contaminants chimiques et biologiques susceptibles de se fixer à leur surface. L’analyse des microplastiques dans une démarche de R&D permet, entre autres, de mesurer le niveau de contamination d’un matériau ou d’un produit, d’identifier les sources de contamination et de suivre l’efficacité des procédures de réduction mises en place.
Qu’en est-il des tests de biodégradabilité ?
Au sein du Greenlab, nous réalisons également des tests de biodégradabilité grâce à la méthode OCDE 301F. Cette méthode mesure la quantité d’oxygène consommée par des bactéries lors de la décomposition d’une substance donnée. Si cette dernière atteint un taux de biodégradabilité d’au moins 60 % en 10 jours, elle est alors considérée comme « facilement biodégradable ». Cette méthode standardisée permet aux industriels de se conformer aux normes réglementaires tout en réduisant leur impact environnemental.
Y a‑t-il d’autres types d’analyses ?
Nous avons la possibilité de coupler ces tests avec d’autres étapes, en l’occurrence avec l’analyse et la vérification de la qualité du compost. En France, des normes spécifiques, telles que la NF U44 051 et la NF U44 095, encadrent les propriétés physico-chimiques des composts et amendements organiques, garantissant leur qualité agronomique et leur innocuité. Par exemple, la norme NF U44 051 évalue le carbone, l’azote, les éléments minéraux et les éventuels contaminants, tandis que la NF U44 095 inclut les matières issues du traitement des eaux (MIATE), réputées pour leur charge en polluants. D’autres normes, comme la NF U44 551 et la NF U42 001, assurent un contrôle rigoureux. WESSLING soutient les entreprises dans le respect de ces réglementations en analysant la qualité des intrants et des produits finis pour garantir un compost sans risques. Ces analyses incluent la valeur agronomique (matière sèche, pH, éléments nutritifs), les contaminants (métaux lourds, HAP, PCB), les critères d’innocuité (bactéries pathogènes, inertes), la maturité du compost, mesurée par l’ISMO (Indice de stabilité de la matière organique), et la minéralisation carbone/azote. Celle-ci n’est pas obligatoire mais nous le faisons de manière complémentaire afin de vérifier qu’il est bien utilisable en conditions réelles.
Quelles analyses faites-vous sur le microplastique dans le compost ?
Après validation de la compostabilité, des analyses complémentaires sont effectuées notamment pour les bioplastiques et biopolymères. Elles visent à mesurer la quantité de microplastiques présents par kilogramme de compost et à déterminer la taille de ces particules. Ces résultats permettent aux industriels de prouver que leur compost est exempt de plastiques et microplastiques.
Quels sont vos projets futurs ?
À la demande de nos clients, nous travaillons aujourd’hui sur des tests de biodégradabilité dans l’eau douce et dans l’eau salée. Ces méthodes sont proposées dans le cadre de démarches R&D au sein du laboratoire. Nous continuons également à développer des essais de biodégradabilité dans différents milieux comme les sols.