L’entreprise CH4Process aide les producteurs de gaz verts à être les plus autonomes, responsables et performants possibles. Au-delà de ses activités, elle considère que la diversité des expériences est une richesse et s’appuie sur cette conviction pour façonner une équipe aux compétences variées et complémentaires.
Pouvez-vous nous parler de CH4Process ?
Nous travaillons depuis fin 2015 sur les unités de production et valorisation biogaz pour aider à la compréhension des process, à la conformité réglementaire et à l’évolution des sites vers des performances optimales. Nous intervenons en prestations d’études, prestations de services (interventions sur unités en fonctionnement) et fabrication de machines spéciales.
Certains nous connaissent pour notre travail sur la détection et la surveillance de fuites, activité débutée en 2017 et fortement développée depuis, avec la volonté de standardiser et démocratiser les pratiques et prestations pour une réelle maîtrise des rejets méthane. Les analyses cycle de vie le confirment : c’est une condition indispensable pour une production de gaz vert, pas seulement renouvelable mais aussi durable.
D’autres nous connaissent plus pour notre implication dans la rédaction de guides ou référentiels filière : l’aide à la rédaction des critères techniques du label Qualimetha® pour l’ATEE Club Biogaz, l’ABC sécurité en méthanisation financé par GRDF, ou encore les fiches conseils sur la maîtrise des fuites dans le cadre du projet FELeaks financé par l’Ademe et piloté par l’Inrae de Rennes.
Mais l’essentiel de notre travail se fait sur les sites, avec les exploitants ou avec les intégrateurs (où notre travail en renfort sur les études techniques ou l’intégration de machines reste volontairement discret). La méthanisation et le biogaz sont concernés, ainsi que les autres gaz verts innovants et en développement.
Entreprise indépendante et acteur transverse, nous sommes actuellement une quinzaine de collaborateurs répartis entre nos bureaux à Saint-Ouen et notre atelier à Reims (au sein de Terralab).
Petite particularité, CH4Process est reconnue depuis 2018 Entreprise de l’économie sociale et solidaire (ESS), avec des engagements sociétaux tels que :
- le partage des connaissances et bonnes pratiques ;
- la participation à la réindustrialisation en France ;
- le fonctionnement en logique décentralisée ;
- le partage de la valeur ajoutée.
Comment sélectionnez-vous les profils des candidats ?
Nous avons mis en place une sorte de parcours où s’enchaînent entretien téléphonique, entretien visio puis rencontre sur le lieu de travail.
Un des moments clés reste l’échange technique. Il sera demandé à un ingénieur de nous décrire ce qu’il comprend d’un plan ou schéma, à un technicien de démonter et/ou de remonter une partie de machine. Nous ne nous attendons pas à ce que la personne sache le faire : le but est plutôt de voir s’il y a une perte de moyens ou plutôt une appétence à vouloir comprendre et bien faire, ce qui laisse la porte ouverte à ceux qui ne sont pas encore de la profession mais pourraient le devenir.
Nous sommes sensibles à l’intérêt sur les questions environnementales, à la capacité et à la volonté d’aller sur le terrain. Plus difficiles encore à qualifier en phase de sélection, la prévenance et l’intégrité sont des savoir-être importants.
Qu’en est-il de la formation ?
Nous réalisons depuis de nombreuses années des formations, notamment au sein des Chambres d’agriculture et d’autres centres de formations, principalement autour de la sécurité et la maintenance, mais nous animons également des formations plus générales, par exemple pour Biogaz Vallée à destination des gestionnaires de réseaux. Cela nous donne déjà une très bonne base pour nos équipes en interne !
Mais cela ne suffit pas. Nos métiers nécessitent une approche critique des documents et des process, et surtout une capacité à se retrouver sur un site inconnu et de pouvoir y évoluer en sécurité, il n’y a alors qu’une chose qui fonctionne : il faut « manger du terrain », voir et surtout intervenir sur autant de sites que possible.
Nous considérons qu’il faut au moins un an avant de pouvoir être envoyé seul sur un site en pleine compréhension des risques associés. L’accompagnement et l’apprentissage continuent au fil des missions.
À terme, un collaborateur doit pouvoir être envoyé sur une unité le matin et savoir refaire le PID ou le plan de l’installation en fin de journée : apprendre à reconnaître les équipements et comprendre les régulations prend du temps.
Comment fidélisez-vous vos salariés ?
C’est difficile à dire. La reconnaissance du travail et le respect de la personne j’espère. Peut-être le sentiment d’utilité commune assorti de la volonté d’aider à améliorer les choses et de participer activement aux transitions en cours. Et permettre d’apprendre aux autres et apprendre soi-même.
Avez-vous des exemples de reconversion ?
Nous avons plusieurs personnes issues de la fabrication mécanique, type portes industrielles, structures de supportage ou isolation. Cela nous apporte beaucoup d’un point de vue capacité d’intervention sur site ou montage industriel, même si forcément ces personnes continuent d’apprendre sur les process du biogaz.
Nous avons aussi un ancien ingénieur BTP reconverti chez nous en monteur industriel avec une excellente capacité à réaliser les plans 3D détaillés pour nos skids. Au départ, il avait étudié le dessin 3D à l’école pour la fabrication de ponts et son embauche initiale était un CDD pour aider à la rénovation de notre atelier. Aujourd’hui il prépare et assure des inertages et remises en gaz de lignes lors des opérations de maintenance ou travaux. Un ancien cariste avec de l’expérience en réglage de machine a pu se spécialiser sur le diagnostic et la maintenance de compresseurs à palettes en suivant des formations avec le constructeur directement dans notre atelier.
Nous avons aussi recruté des personnes venant des domaines du pharmaceutique ou de l’alimentaire : elles ont été formées à nos métiers en interne sur plusieurs mois mais elles ont aussi apporté un regard neuf sur certaines de nos pratiques.
Ce brassage et ces expériences « hors filière » donnent de beaux résultats car nous apprenons beaucoup les uns des autres.
Recrutez-vous-en ce moment ?
Vu notre processus assez long de sélection et de recrutement, nous sommes presque toujours en recherche ! Sur les prochains mois, nous allons devoir renforcer notre bureau d’études et notre activité commerciale. Donc plutôt des profils ingénieur études/process et chargé d’affaires. Nous recherchons également du coté électricité-automatisme à l’atelier un profil électrotechnicien. <
