Après les intrants et leur gestion, l’énergie électrique est bien souvent le deuxième poste le plus important dans l’exploitation d’une unité de méthanisation. Pour sa nouvelle unité, Lixières Biogaz, Cédric Brodier a confié la gestion de ses contrats d’électricité à la société énergem, un professionnel qui lui a permis de réaliser des économies substantielles. Témoignage.
« Je suis agriculteur à la tête d’une exploitation en céréales, avec une rotation sur 4 ans blé, colza, maïs, orge de printemps. Je laissais une partie de mes sols à nu de septembre à avril. En 2018, l’annonce de l’interdiction programmée de plusieurs produits phytosanitaires m’a confronté à la difficulté d’éliminer le vulpin, une adventice de plus en plus résistante. J’ai alors décidé de faire des Cives (sans apport chimique) et très vite de créer une unité de méthanisation afin de les valoriser. Aujourd’hui, après ma récolte principale, je ressème du seigle qui étouffe le vulpin et j’ensile le tout. Cela entre pour environ 40 % de mes intrants. Un accord avec plusieurs éleveurs voisins me fournit le fumier complémentaire. Ils n’ont plus à le stocker et ils reçoivent des digestats solides et/ou liquides en échange. »
Anticiper sur le poste énergie
« En 2020, j’ai donc engagé le projet de méthaniseur près de mes bâtiments agricoles existants, ce qui permet d’utiliser les machines de l’exploitation pour gérer les flux d’intrants. L’unité comporte trois cuves couvertes (digesteur, post- digesteur, digestat) qui me permettent de stocker jusqu’à 8000 m3 de biogaz (55 % de CH4). L’injection est réalisée sur une conduite commune à trois autres unités de méthanisation. J’ai un contrat d’achat du biogaz avec Solvay à hauteur de 250 Nm3 et je peux produire jusqu’à 400 Nm3 ; le surplus est alors vendu au prix spot, que nous surveillons de près. Notre installation permet une souplesse de production (en fonction des intrants). Nous gérons tous les matins l’apport des intrants, ce qui nous permet, avec la capacité de stockage, de produire plus quand le prix spot est le plus élevé.
Le constructeur de l’installation m’a conseillé, 1 an avant sa mise en service qui a eu lieu en juin 2021, de me rapprocher d’un spécialiste de l’achat d’électricité, en me recommandant énergem. À vrai dire, je n’avais pas pensé à anticiper sur ce poste, mais j’ai rencontré Damien Lehmann (responsable du secteur méthanisation chez énergem) avec lequel j’ai eu un très bon contact. Il m’a expliqué le fonctionnement des contrats d’électricité, l’intérêt d’anticiper la contractualisation à des moments stratégiques et le fait d’être réactif lorsque les prix sont bas. Fin 2020, il m’a indiqué qu’il avait la possibilité de me proposer un contrat intéressant sur une période allant de de juin 2021 à fin 2024, à un un tarif de 55 €/MW. À l’époque, on ne parlait pas de la flambée des prix de l’électricité et la durée d’engagement me paraissait bien longue. Mais je lui ai fait confiance et avec la crise des tarifs de l’électricité, je sais que j’ai pris, grâce à énergem, la bonne décision. Mon contrat court encore sur une année et demie, mais aujourd’hui, nous scrutons de près les tarifs, pour souscrire le contrat 2025 au moment opportun. »
Comprendre et être réactif
« J’ai raté un créneau de tarif qu’il m’avait indiqué il y a un mois, en partie parce qu’il était 70 % plus cher que mon tarif actuel et que je ne m’étais pas préparé à un tel prix ; cela entraîne 120 000 euros supplémentaires de charges d’électricité par an ! Mais les prix ne reviendront pas au tarif de 2020 et ils sont repassés aujourd’hui au-dessus de ceux proposés dans le créneau. Par ailleurs, les règles de l’Arenh ont changé et les contrats ne pourront plus être établis que sur 1 an.
L’avantage, avec énergem, est qu’ils disposent d’une bonne capacité d’analyse des contrats, qu’ils sont faciles à joindre et très réactifs. Damien Lehmann m’a également bien expliqué le fonctionnement des contrats, ce qui me permet de mieux cerner les opportunités sur ce poste qui devient, par son coût, crucial pour une unité de méthanisation.
Nous avons étudié d’autres possibilités pour gagner en autonomie énergétique. Nous pourrions envisager la construction d’une centrale photovoltaïque en autoconsommation, mais elle serait en fonctionnement seulement 1 100 heures par an et, dans tous les cas, il faut souscrire un contrat en parallèle. J’ai aussi étudié l’installation d’une petite cogénération qui fonctionnerait avec notre surplus de biogaz, mais d’après mes calculs, du fait de l’investissement assez lourd, il faudrait, pour la rentabiliser, que les coûts de l’électricité soient au-dessus de 160 €/MW, sans compter les difficultés d’exploitation supplémentaires.
Avoir un bon contrat d’électricité reste donc aujourd’hui fondamental. Travailler avec un professionnel performant dans ce domaine est un choix gagnant. »