Wessling est un laboratoire reconnu pour ses analyses réglementaires sur le compost. Son expertise englobe également un large éventail d’autres domaines environnementaux. Rencontre avec Rémy Reboullet, en charge du développement commercial des pôles compostabilité et microplastique.
Compost Magazine. Pouvez-vous nous expliquer ce que sont les tests de compostabilité réalisés au sein du Wessling GreenLab ?
Rémy Reboullet. Ce laboratoire est dédié aux essais sur la compostabilité et la biodégradabilité des produits. Il est situé en Isère et a été inauguré en 2020. Nous y déterminons si des matériaux, pour l’instant essentiellement des emballages alimentaires en papier, peuvent être naturellement dégradés sans impacter négativement l’environnement et en respectant les normes en vigueur. Des tests y sont réalisés afin d’établir si un emballage ou un produit sont aptes au compostage en simulant un processus biologique de dégradation de la matière. En 2022, nous avons obtenu la double certification TÜV Austria et DIN CERTCO des organismes européens pour la certification des tests de compostabilité.
Quelles sont les entreprises intéressées par ces tests ?
Le Wessling GreenLab a été développé pour faire suite à la demande de certains de nos clients qui faisaient déjà de l’emballage alimentaire compostable, principalement en fibres végétales. Cette demande peut s’étendre à tous types de matériaux dégradables, par exemple les produits horticoles tels que des pots de fleurs ou encore des leurres pour poissons. L’objectif est de voir si le produit va bien se dégrader dans un certain milieu et ne pas avoir d’effets nocifs sur l’environnement.
Quels sont les différents tests permettant de déterminer si un produit est compostable ?
Quatre étapes successives sont nécessaires. La première est l’identification et la caractérisation. L’objectif est ici de définir les constituants chimiques et les caractéristiques physiques du produit pour pouvoir analyser la présence d’éventuels composés nocifs. La seconde est la biodégradabilité. Nous cherchons alors à déterminer la capacité d’un matériau à se biodégrader sous l’effet de micro-organismes. La troisième est la désintégration. Le produit doit alors se fragmenter à 90 % dans un temps imparti, ce qui donnera à terme du compost. Nous arrivons à la quatrième, le test d’écotoxicité qui permet de déterminer sa qualité et de vérifier l’absence de risque de résidus. Un emballage ayant passé les quatre tests successifs peut ensuite obtenir une certification et recevoir le label.
Projetez-vous d’étendre vos analyses à d’autres types de produits ?
À la demande de nos clients, nous travaillons aujourd’hui sur des tests de biodégradabilité dans l’eau douce et dans l’eau salée. Ces méthodes sont proposées dans le cadre de démarches R&D au sein du laboratoire.
Quel enjeu dans le domaine du compost ?
Nous avons la possibilité de coupler ces tests avec d’autres étapes, en l’occurrence avec l’analyse et la vérification de la qualité du compost dans le respect des normes NF U44-051 et NF U44-095. Cela n’est pas obligatoire mais nous le faisons de manière complémentaire afin de vérifier qu’il est bien utilisable en conditions réelles. Par ailleurs, nous allons même plus loin en déterminant la quantité de microplastiques présents dans le compost.