Pourriez-vous nous en dire plus sur l’économie de l’abonnement et le changement de business model ?
On peut dire aujourd’hui que l’abonnement est un véritable raz de marée ! En 2021, une étude menée par la banque UBS estimait que le marché de l’économie de l’abonnement était appelé à croître de 18 % par an en moyenne jusqu’en 2025 pour atteindre un montant de 1 500 milliards de dollars. C’est une réalité économique et sociale dans laquelle les sociétés s’inscrivent pleinement. Celles qui proposent des offres d’abonnement ont eu une croissance 3,7 fois supérieure aux sociétés qui composent le S&P 500 ces onze dernières années (source SEI 2023).
Cette croissance rapide peut s’expliquer par plusieurs facteurs. En premier lieu, l’essor des nouvelles technologies qui ouvrent la voie à d’autres services, ainsi la succession de crises obligeant les entreprises à aller chercher des modèles plus pérennes. En parallèle, les consommateurs ont changé leurs habitudes de consommation. L’accès à la propriété et la possession d’objets emblématiques de la société de consommation, comme les voitures par exemple, sont de moins en moins considérés comme des priorités. L’inflation, que nous connaissons maintenant depuis quelques mois, remet aussi en question la volonté de propriété des Français.
Les consommateurs ont besoin de flexibilité et sont également à la recherche de modes de consommation plus vertueux. Selon notre étude End of Ownership, 73 % des Français citent le bénéfice environnemental comme l’un des principaux bénéfices de l’abonnement, parce qu’il permet notamment plus de circularité et une plus grande durabilité !
En quoi ce nouveau modèle est plus vertueux et permet la croissance économique de ses adeptes ?
Avant tout, définissons clairement l’abonnement. Il s’agit d’un contrat entre un fournisseur et un client, pour un service spécifique, en échange d’un paiement régulier ou à l’usage. Dans le cas de Decathlon par exemple, Zuora permet à l’entreprise de proposer à ses clients des vélos sur abonnement. Lorsque le client n’a plus l’usage du bien, il peut le rendre. Lorsque le vélo est endommagé, il bénéficie aussi de la garantie Decathlon, qui réparera alors le bien. Au-delà, Zuora permet à Decathlon d’améliorer sa connaissance client et donc d’adapter ses offres en fonction des besoins de chacun.
Non seulement l’entreprise peut monétiser plusieurs fois un même produit, mais elle a également tout intérêt à garantir la réparabilité de ses biens. Par ailleurs, grâce à la collecte des données d’utilisation fournies par ses abonnés, Decathlon pourra, à l’avenir, envisager d’adapter son offre en fonction des besoins réels de ses clients, évitant par la-même une sur-production et des surcoûts éventuels.
Pour résumer, l’économie du partage s’appuie sur l’économie de l’abonnement. De ce fait, l’obsolescence programmée souvent discutée dans l’économie des produits et de la transaction est un non-sens. Les entreprises doivent désormais assumer les coûts de la possession, et par conséquent, la durabilité et la réparabilité de leurs produits sont dans leur intérêt financier…
Finalement, les entreprises n’ont pas le choix d’adapter leur modèle économique pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires, imposées à la fois par l’État français et l’Union européenne.
Parlez-nous de Zuora et du partenariat avec Decathlon et Recygo ?
Depuis plus de quinze ans, nous soutenons tous types d’acteurs dans la gestion et la monétisation de leurs services. En France, nous accompagnons notamment Decathlon dans le développement de son offre de “sports-as-a-service”. Actuellement, cette offre concerne les vélos. L’entreprise propose à la location du matériel sportif sélectionné dans ses gammes de produits et garantit sa réparation et son remplacement. Et l’enjeu est réel : Decathlon estime que 70 % de son impact environnemental proviennent de la fabrication et la commercialisation de ses produits.
Recygo est également un bel exemple de circularité garantie grâce à l’abonnement. Depuis 2018, Recygo organise le tri, la collecte et le recyclage des déchets d’environ 19 500 bureaux de travail, soit 100 tonnes de papier collectées quotidiennement. Cette co-entreprise de La Poste et Suez a souhaité inclure des offres d’abonnement tout compris dès sa création, avec un double objectif : faciliter la logistique des entreprises et leurs processus de facturation, afin de les encourager à recycler leurs déchets de bureau grâce à des processus simplifiés et fluidifiés. Concrètement, lorsque vous êtes abonnés à Recygo, que vous soyez une grande ou une petite entreprise, vous payez un prix fixe au mois, pour une collecte adaptée à votre volume de déchets. Dernièrement, Recygo a lancé une offre entièrement dédiée à la circularité des déchets papiers : ils sont collectés, recyclés puis redistribués sous forme de ramettes.
