Avant le retour au sol, le digestat doit être contrôlé sur le plan agronomique et biologique. La société WESSLING, qui dispose d’un laboratoire de microbiologie en région parisienne, nous rappelle quels sont les éléments à analyser et à quel moment.
Sous-produit de la méthanisation, le digestat est un fertilisant agricole de premier plan, avec une composition variable. Or celle-ci doit être connue afin de pouvoir optimiser son retour au sol, mais aussi pour s’assurer que le digestat répond aux règles sanitaires.
Les exploitants de méthaniseurs disposent et vont disposer de différents outils pour qualifier leur digestat en fonction des intrants, de la séparation de phase, du traitement, puis cette approche globale devra être affinée par des analyses des éléments nutritifs et des bactéries.
Biologie et NPK
« Concernant le digestat, deux points sont à analyser, explique Robin T’Jampens, responsable Biogaz chez WESSLING. Le contrôle réglementaire avant épandage impose une recherche biologique de différentes bactéries, comme E. coli et salmonelles. Ce sont des indicateurs de traitement des agents pathogènes. La charge initiale et la matière composant les intrants incorporés a son importance pour éviter une prolifération.
Ces analyses sont à comparer avec des seuils normatifs pour valider le retour au sol en toute sécurité. En cas de présence confirmée, il faut diagnostiquer au plus vite si des intrants en sont la cause afin de supprimer tout nouvel apport.
En parallèle, nous analysons la qualité agronomique avant retour au sol avec les paramètres standard, pourcentage de matières sèches et bien sûr concentration en NPK. Nous conseillons à nos clients de pratiquer ces analyses au plus tôt avant la date prévue de l’épandage. Ce délai permet de bien valider les apports complémentaires éventuellement nécessaires et d’agir aussi en cas de problèmes bactériologiques.
Nous pouvons pratiquer les analyses sur le digestat brut, mais aussi sur le digestat liquide et solide après séparation de phase. Nous pouvons également analyser les gaz résiduels dans le digestat et vérifier que le processus de dégradation est bien mené à terme. Ainsi, il est possible d’évaluer la quantité de gaz non valorisée.
Laboratoire dédié pour gain de temps
Depuis 2023, les contrôles microbiologiques sont réalisés dans notre laboratoire WESSLING spécialisé en agroalimentaire situé à Villebon-sur-Yvette près de Paris. Cinquante personnes y travaillent en permanence et nous y avons déployé une unité spécifique pour le digestat. Cela nous permet d’obtenir les résultats de microbiologie dans la semaine. En cas de présence de salmonelle par exemple, nous pouvons la confirmer par un second test en quelques jours et ainsi anticiper avant l’épandage. »