Le coût de l’électricité est aujourd’hui une préoccupation majeure pour les gestionnaires d’unité de méthanisation. Le métier d’énergem est de gérer et de négocier au mieux les contrats d’énergie, avec quelques pièges à éviter. Explications.
Nous fournissons aujourd’hui 170 unités de méthanisation en électricité, nous connaissons bien leur fonctionnement et leurs besoins, indique Damien Lehmann, responsable du secteur méthanisation chez énergem. Lors d’un nouveau projet, il peut être utile que nous intervenions en amont d’une installation pour vérifier que le dimensionnement est bon, que la puissance souscrite estimée correspond bien au volume d’intrants et au process prévu, que des équipements connexes comme le transformateur soient bien adaptés. Pour un nouveau projet, dès que le gestionnaire a une date de raccordement, il peut nous contacter pour négocier un contrat d’électricité. Pour les installations déjà existantes, nous intervenons lors du renouvellement des contrats. Sur ce volet, il est important d’anticiper. Cela permet de pouvoir bénéficier d’un tarif maîtrisé alors qu’un renouvellement à la dernière minute laisse peu de choix. »
Le piège des offres très alléchantes
« Notre cœur de métier est de négocier au mieux les contrats d’électricité. Parmi les prix les plus bas, il y a ceux qui incluent de l’Arenh à 42 €/MWh. Mais si vous demandez 100 % de votre contrat en Arenh, vous ne les obtiendrez jamais car les quantités disponibles sont limitées. Vous serez alors obligé de régler le solde (30, 35 ou 40 %) au prix du marché, probablement au mauvais moment, en novembre ou décembre, lorsque nombre de fournisseurs en feront la demande pour le compte de leurs clients et donc sur un prix très élevé. En effet, il faut savoir que selon votre profil de consommation, vous aurez droit à une certaine quote-part de votre fourniture au tarif Arenh mais pas plus. Résultat : une offre qui peut sembler alléchante a priori, car le fournisseur vous la présente avec 100 % des droits Arenh, peut se révéler beaucoup plus onéreuse en pratique. C’est un véritable risque et cette surprise peut vous coûter très cher au final. Pour ces raisons, nos offres intègrent généralement une part prudente de 50 ou 60 % d’Arenh, avec un solde que l’on va pouvoir négocier au meilleur moment sur le marché (prix de marché généralement les plus bas de février à mai).
Noter conseil est aussi d’anticiper dès maintenant la signature de vos contrats pour les années suivantes (par exemple en mars 2023 pour les contrats 2024 ou 2025). À date de cet article, le marché 2025 est aux alentours de 130 €/MWh (prix de la base), soit 80 €/MWh de moins qu’en 2024. Il n’a jamais été aussi compétitif depuis début 2021. Il peut être intéressant de contractualiser un marché pour les deux années dès aujourd’hui, au lieu d’attendre la fin d’année pour 2025. »
Anticiper pour de meilleures offres
« Nous surveillons attentivement le marché pour négocier au meilleur moment. Les contrats que nous proposons sont sans surprise pour l’acheteur et nos prix sont fixes. Nos contrats sont faits sur 3 ans maximum, mais en ce moment, on ne dépasse pas fin 2025, car le mécanisme de l’Arenh s’arrête à cette date et nous ne savons pas ce qui le remplacera. Nous gérons aussi les aspects administratifs et contractuels avec l’État, comme par exemple les dispositifs d’aides (amortisseur…) ou encore les certificats d’économie d’énergie. De même, nous regardons avec vous s’il est possible de décaler les courbes de charges, de revoir certains process en heures de nuit. Tout au long de la vie d’un site, nous adaptons le contrat pour augmenter ou diminuer la puissance en fonction des besoins du client. Nous accompagnons clairement tous nos clients pour optimiser le poste énergie et générer des économies durables. »