Parmi les solutions pour rentabiliser au mieux une unité de méthanisation, l’optimisation du potentiel méthanogène des intrants est une des clés principales, avec la diminution des fuites de méthane sur site. Analyses spécifiques des intrants et des sortants, et détection de fuite sont deux outils proposés par Innolab pour y parvenir pour améliorer la rentabilité des sites.
Comment produire le maximum de biogaz par tonne d’intrants ? Amélioration de la digestion d’un côté, élimination des fuites de l’autre peuvent faire gagner beaucoup en productivité. « Connaître le potentiel méthanogène résiduel du digestat permet de savoir si plus de biogaz pourrait être produit à quantité d’intrants équivalente, explique Amr Chamaa d’Innolab. Nous proposons de faire une analyse de ce potentiel, en fonction des sites et leurs mix d’intrants : quel est le potentiel théorique, quelle est la quantité produite en réalité et quel est l’état de dégradation de la matière ? Nos analyses permettent de quantifier, en fonction des intrants et des caractéristiques du site (comme entre autres le temps de séjour, la charge organique, le volume utile de digestion), la quantité de biogaz supplémentaire que l’on peut produire. Mais nos outils nous permettent en plus de la qualifier. Nous pouvons en effet analyser les causes, qui peuvent être multiples : matière mal préparée ou mal broyée, recettes mal équilibrées, temps de séjour insuffisant, mais aussi présence d’inhibiteurs dans la production bactérienne de biogaz ou carences en oligo-éléments. »
Préconisation de solutions
« À partir de là, nous sommes en mesure de préconiser des solutions. Celles-ci peuvent aller du complément d’intrants à l’arrêt ou la réduction d’un intrant, en passant par une révision de la préparation des intrants ou l’ajout d’enzymes ou d’oligo-éléments. S’il y a trop de soufre par exemple (élément inhibant la digestion et générateur d’hydrogène sulfuré), nous en recherchons la source (quel intrant ?) : on peut diminuer cette source, mais nous pouvons aussi préconiser l’ajout des produits spécifiques comme l’oxyde de fer pour réduire la teneur en soufre. Nous dosons aussi différents éléments : cobalt, sélénium, nickel, molybdène, magnésium, sodium. Nous pouvons aussi, le cas échéant, proposer l’ajout d’oligo-éléments ou d’enzymes, et recommander des fournisseurs spécialisés dans ce domaine. »
Nouveaux intrants
« Autre solution pour booster sa production, l’introduction de nouveaux intrants. En provenance d’industriels et bientôt de collectivités, de nouveaux substrats arrivent sur le marché après déconfinement et hygiénisation. Leurs natures peuvent différer d’un fournisseur à l’autre. C’est pourquoi, avant toute introduction de matières nouvelles, nous pouvons intervenir en amont pour voir si la recette est en adéquation avec les autres intrants. Ces substrats nécessitent une analyse plus détaillée pour voir s’il ne contient pas de métaux ou de matières qui inhiberait la digestion, des tests que l’on peut effectuer ainsi que des contrôles qualité sur ces matières. »
Réduire les pertes
L’autre piste pour produire plus, c’est bien sûr de ne pas perdre le biogaz en route. En effet, si les écarts entre production attendue et production réelle sont importants, cela peut venir de la digestion, et les services d’analyse d’Innolab pourront en trouver la ou les causes. Mais si la digestion est correcte, c’est du côté des fuites qu’il faut chercher. « Avec nos caméras thermiques adéquates pour les zones ATEX, nous localisons et quantifions grossièrement les fuites. Il est possible d’utiliser des technologies plus précises. Une détection est préconisée tous les ans et, d’après les retours que nous avons, c’est très utile. Il est probable que la loi exigera bientôt cette inspection dont le coût est vite amorti, selon les cas, par l’amélioration de la production consécutive à l’arrêt des fuites. »