France Mer 2030 désigne la démarche portée par le Gouvernement pour la décarbonation du secteur maritime et pour la transition vers le navire zéro émission.
La France est engagée dans une démarche de décarbonation du secteur maritime. En 2018, l’Organisation maritime internationale (OMI) a fixé un objectif de réduction de 40 % de l’intensité carbone de la flotte mondiale d’ici 2030, par rapport à 2008. De même, les émissions de gaz à effet de serre du transport maritime devront être réduites de 50 % en 2050. À cette date, le Green Deal de l’Union européenne prévoit l’atteinte de la neutralité climatique pour notre continent. En France, la loi climat résilience, codifiée à l’article L100‑4 du Code de l’énergie, décline ces objectifs.
Une démarche innovante
Afin d’atteindre ces objectifs, le Gouvernement a initié la démarche France Mer 2030 pour fédérer le secteur public et le secteur privé autour de l’objectif navire zéro émission. Cette démarche innovante va s’appuyer sur la feuille de route de décarbonation maritime qui sera élaborée en concertation avec les partenaires au 1er trimestre 2023. L’enjeu principal sera de définir une trajectoire de décarbonation pour chaque segment de la flotte : commerce, pêche, plaisance, dans une approche en « cycle de vie » qui tienne également compte des activités à terre (construction, fourniture énergétique, rétrofitting, déconstruction).
Des actions concrètes pour l’innovation
L’ambition du gouvernement est de mobiliser 300 millions d’euros de financements publics d’ici la fin du quinquennat pour soutenir l’innovation et accélérer la décarbonation du secteur maritime. Quatre défis seront au cœur des discussions France-Mer 2030 :
1. Lever les verrous technologiques
France-Mer 2030 offrira « un guichet unique de l’État dédié uniquement à la décarbonation du maritime et à l’innovation ».
Une équipe dédiée au sein de la Direction générale des affaires maritimes de la pêche et de l’aquaculture (DGAMPA) du Secrétariat d’État chargé de la Mer sera chargée du suivi des négociations à l’Organisation maritime internationale (OMI) et à l’UE et de l’accompagnement des porteurs de projets de décarbonation des navires.
2. Faire de l’industrie française une pionnière du navire zéro émission
Une structure public-privé pourra être mise en place afin d’apporter une expertise et de coordonner les efforts de recherche académique en matière de décarbonation du maritime, avec l’objectif de faciliter l’arrivée sur le marché de solutions portées par des entreprises françaises, créatrices d’emplois sur notre territoire.
Le ministère va également mettre en place les Jeudis de l’innovation maritime pour créer une synergie entre les différents acteurs : entreprises, start-ups, compagnies maritimes, chantiers navals, étudiants et services de l’État.
3. Développer le rétrofit et lancer la filière de déconstruction navale
Le ministre a annoncé, lors des Assises de l’économie de la mer, être favorable à la mise en place d’une prime à la casse en échange du démantèlement des plus gros navires de commerce dans un chantier agréé.
Deux objectifs : renouveler la flotte et accroître l’attractivité et la compétitivité des chantiers européens.
4. Décarboner les navires de la pêche et de la conchyliculture
Un fonds d’amorçage de 6 millions d’euros a été lancé pour encourager les projets qui innovent dans les solutions alternatives aux énergies fossiles. λ
*Source : https://mer.gouv.fr/francemer2030