Les périmètres de l’économie verte restent difficiles à cerner. Pour décrire l’emploi dans ce domaine, deux approches complémentaires sont utilisées. La première estime le volume d’emplois relatifs à la production de biens et services ayant une finalité environnementale ou participant à une meilleure qualité environnementale. La seconde s’intéresse aux métiers visant à la protection de l’environnement ou nécessitant un « verdissement » des compétences, sans considération de l’activité de l’entreprise dans laquelle l’individu travaille.
Une évolution dynamique de l’emploi dans l’économie verte
En 2019, les activités de l’économie verte mobilisent près de 1,1 million d’emplois en équivalent temps plein (ETP), soit 3,9 % de l’emploi total national (tableau 1). Les « éco-activités », dont la finalité première est la protection de l’environnement ou la gestion durable des ressources naturelles, constituent un peu plus de la moitié de ces emplois : 610 100 ETP, soit 2,3 % de l’emploi total. Les activités dites « périphériques », qui participent à une meilleure qualité environnementale sans que ce soit leur finalité première, mobilisent 442 000 ETP en 2019, soit 1,6 % de l’emploi total national.
Près de la moitié des emplois dans les éco-activités (306 000 ETP) relèvent de biens ou de services ayant pour finalité la protection de l’environnement (notamment protection des sols et des masses d’eau, y compris agriculture biologique ; gestion des déchets et des eaux usées). Un peu plus d’un tiers relèvent de la gestion durable des ressources (principalement maîtrise de l’énergie et production d’énergies renouvelables), tandis que 13 % renvoient à des activités transversales (administration, recherche-développement, ingénierie) (voir graphique 1). Entre 2004 et 2019, l’emploi dans les éco-activités a augmenté de 53 %, contre + 9 % pour l’emploi total au niveau national (graphique 2). Le développement de l’agriculture biologique, dont l’emploi a été multiplié par quatre sur la période, ainsi que celui des activités liées aux énergies renouvelables et à la maîtrise de l’énergie, contribue le plus à cette progression.
La majeure partie de l’emploi des activités périphériques est constitué par les transports en commun : exploitation de services de transport, construction de matériel roulant (locomotives, autobus) ou d’infrastructures (lignes ferroviaires ou de tramway). L’emploi dans les activités périphériques a augmenté de 12 % depuis 2008, principalement en raison des investissements dans le réseau ferroviaire (lignes à grande vitesse et réseau francilien) (voir graphique 2).
Davantage de métiers qui se verdissent que de métiers à finalité environnementale
En 2018, près de 4 millions de personnes exercent un métier en lien avec l’environnement, représentant 14,5 % de l’emploi, toutes professions confondues. Parmi elles, 140 000 personnes occupent un métier dit « vert », à finalité directement environnementale (les exploitants en agriculture biologique ne sont pas inclus dans ce périmètre) ; 41 % d’entre elles ont un métier lié à la distribution d’énergie et d’eau, 36 % à l’assainissement des eaux usées et au traitement des déchets, les autres exerçant un métier lié à la protection de la nature ou de l’environnement. Les professions vertes représentent un poids relativement modeste au sein de l’ensemble des professions (0,5 % de l’emploi).
Entre 2013 et 2018, l’emploi dans les métiers verts a diminué (− 4,5 % contre + 1,2 % dans l’ensemble des professions). Au-delà des professions vertes, 3,8 millions d’actifs occupent des métiers potentiellement concernés par l’intégration des enjeux environnementaux, même si les fonctions exercées n’ont pas de finalité environnementale directe. Ces métiers dits « verdissants » relèvent de domaines d’activité variés : bâtiment, transports, industrie, recherche et développement, tourisme-animation, achats, agriculture-sylviculture, entretien des espaces verts. Les proportions dans lesquelles le verdissement de l’économie les affecte sont très variables et difficilement quantifiables. L’emploi dans ces métiers a très légèrement augmenté entre 2013 et 2018 (+ 0,7 %) (voir tableau 2). 81 % des professionnels de l’économie verte sont des hommes. La présence des femmes varie selon le domaine d’activité ; elle est notamment plus importante parmi les métiers qualifiés.
Source : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/.