Hydrogène. Le mot est sur toutes les lèvres, dans toutes les conversations. Aviation civile, transport de marchandises, ferroviaire, mobilité, un grand nombre de secteurs sont concernés par cette révolution énergétique. Une énergie qui offre de nombreuses promesses, donc, mais que vaut-elle face aux voitures électriques ?
D’une manière générale, l’électrique s’impose de plus en plus comme type de motorisation pour les prochaines années. Si l’on regarde la part des voitures électriques dans les ventes des différentes marques en 2021 en France, on se rend compte que la « révolution » électrique est en marche : 162 114 nouvelles immatriculations de VE neuves 100 % électriques, soit 9,8 % de part du marché automobile en France métropolitaine (1,8 % en 2018).
Quid des voitures à hydrogène ? Celles-ci sont électriques et considérées comme plus propres et plus pratiques. Elles fonctionnent grâce à une pile à combustible. L’hydrogène liquide est stocké dans un réservoir et produit de l’électricité grâce à une réaction chimique. La voiture ne rejette que de la vapeur d’eau.
En 2021, les ventes de voitures à hydrogène ont atteint un nouveau record avec 8 400 unités vendues, soit une augmentation de 84 % par rapport à 2020. On est malgré tout loin des ventes de VE.
Pourtant, les voitures à hydrogène offrent de sérieux avantages. Le principal est le rayon d’action. La Mirai de Toyota peut rouler 650 km avec un seul plein. D’autre part, remplir le réservoir est très rapide, quelques minutes à peine. En face, l’autonomie des VE atteint les 400 km et la recharge est longue. Le secteur du transport, notamment de marchandises, mais aussi celui des utilitaires, s’intéressent de très près à l’hydrogène.
En revanche, trouver une borne de recharge peut virer au casse-tête, et cela est surtout vrai pour l’hydrogène. L’étude « Global Market for Hydrogen Fueling Station », publiée par le cabinet Information Trends, compte près de 600 stations-service à hydrogène à travers le monde à la fin de l’année 2020, dont une cinquantaine en France. En revanche, la France compte 50 000 bornes électriques pour recharger les VE.
Au niveau écologique enfin, en théorie, l’hydrogène est plus propre… mais à condition qu’il soit produit avec des énergies renouvelables. Dans ce cas seulement, l’hydrogène obtenu est dit « vert ». Mais cette méthode est très coûteuse et son rendement est assez faible. Aujourd’hui, 95 à 96 % de l’hydrogène est produit avec des énergies fossiles : pétrole et gaz naturel. De son côté, l’électricité des batteries est produite avec des énergies plus propres comme les éoliennes, le solaire et le nucléaire. En revanche, les conditions d’extraction des matériaux pour la fabrication des batteries posent de sérieux problèmes éthiques, notamment en République démocratique du Congo. De plus en plus d’associations, comme Amnesty International, plaident pour des batteries éthiques tout en soulignant le rôle important que jouent les VE pour résoudre la crise climatique.
L’hydrogène reste une piste sérieuse pour l’avenir, notamment pour le transport routier de marchandises, gourmand en kilomètres. Il l’est aussi pour les voitures individuelles, mais à condition de produire de l’hydrogène vert. De son côté, les VE restent les plus attractifs. Ils le seront encore, surtout si les constructeurs continuent de s’engager dans des projets à la fois économiques et humanitaires, pour l’extraction juste de minerais. D’autres enfin développent de nouvelles batteries, sans cobalt ni lithium-ion. L’avenir pourrait alors appartenir aux deux motorisations.