Hydrogen+. EODev a développé une solution industrielle très innovante pour disposer d’énergie sans émissions en tout temps. Pouvez-vous nous la présenter ?
Jérémie Lagarrigue. Si l’on veut décarboner nos sociétés, nous n’avons d’autre choix que de trouver des solutions alternatives. L’hydrogène en est une. Notre groupe électro-hydrogène GEH2 est équipé d’une pile à combustible qui n’a aucun élément tournant, donc qui dispose d’une durée de vie plus importante. L’efficacité est également accrue avec 60 % de rendement, contre 30 à 35 % pour les moteurs diesel. Le générateur transforme l’hydrogène stocké à proximité et l’oxygène présent dans l’air en électricité, en chaleur et en eau. Nous sommes capables de les revaloriser. Dans certains cas, nous utilisons l’eau et la chaleur produites pour accroître les rendements, au-delà de 85 %. De ce fait, notre solution est beaucoup plus intéressante que des solutions diesel. Si la valeur d’achat nominale de nos générateurs propres est supérieure à celle de machines polluantes, le comparatif des coûts totaux de détention et d’utilisation nous permet d’être concurrentiels face au diesel, même sans subvention.
Aujourd’hui, il y a des dizaines de milliers de générateurs diesel dans les centres-ville (bâtiments, ascenseurs, data centers, etc.) qui fonctionnent en back-up, c’est-à-dire en cas de coupure d’électricité. Or une directive européenne va les y interdire à partir du 1er janvier 2024. Notre générateur répond donc parfaitement à ce nouveau cadre réglementaire.
En outre, notre groupe électro-hydrogène, non polluant et silencieux, sert pour la production d’énergie hors réseau, lors d’évènements sportifs, de chantiers de construction ou de tournages par exemple.
Vos solutions sont-elles adaptées aux zones portuaires ?
En Europe, les navires qui fonctionnent au fioul lourd ne peuvent plus faire tourner leur générateur à quai. Or de nombreux quais ne sont pas électrifiés et les ports doivent acheter ou louer des générateurs diesel pour brancher les bateaux à quai, ce qui ne fait en réalité que déplacer le problème. Nos générateurs hydrogène GEH2 sont une alternative efficace à ces générateurs diesel ou à de coûteux et longs travaux d’infrastructure.
Le port de Toulon a réalisé une étude qui montre que l’installation de générateurs hydrogène ne fait pas augmenter les coûts. Le gouvernement, via l’ADEME, a mis en place des solutions de financement d’écosystèmes adaptés aux gros consommateurs, dont le secteur maritime fait partie, surtout avec l’interface portuaire. L’hydrogène s’impose donc comme un facteur très important de dépollution de toute l’activité portuaire.
Quels sont les derniers développements d’EODev ? Et ses projets ?
Nous changeons l’échelle de nos capacités industrielles grâce à un nouveau bâtiment (plus de 1 000 m2 disponibles) qui permettra d’augmenter notre potentiel de production jusqu’à 600 unités par an (générateurs terrestres stationnaires et maritimes embarqués).
Nous devrions également obtenir la certification type approval pour notre générateur maritime REXH2 avant cet été pour la plupart des cas d’usage et en fin d’année pour la propulsion principale des navires. Enfin, nous sommes en train d’élaborer notre plan produit 2030 détaillant les futures solutions de la gamme EODev. Celles-ci permettront de mieux répondre aux besoins d’un plus grand nombre de marchés, et auront pour point commun notre volonté constante de délivrer des solutions durables, fiables et compétitives.