Suivre les composés organiques volatils (COV) sur les équipements épuratoires est à la fois pertinent et source d’avantages. J.-F. Després, de la SAS Olentica qui propose un suivi en continu, nous en explique l’intérêt.
Les installations de valorisation des déchets classées pour l’environnement (ICPE) sont soumises à bon nombre de règles qui, en particulier, limitent les rejets dans l’atmosphère de gaz polluants. C’est pourquoi ces entreprises sont équipées de systèmes d’épuration de gaz dont les caractéristiques sont régulièrement vérifiées sur la demande de l’administration.
Quelle méthode ?
De ce point de vue, l’administration fournit une série de flux de polluants (concentration associée à un débit) à ne pas dépasser pour respecter les engagements d’un arrêté préfectoral. En revanche, elle n’impose aucune méthode, confiant cette tâche aux prestataires de services qui vont être mandatés par les exploitants. C’est sur ce point que le prestataire chargé du contrôle des performances des installations doit associer à son service une bonne dose de conseil. En effet, la vérification du respect d’un arrêté préfectoral peut être réalisée à l’aide d’une prestation minimaliste, tant en technique qu’en coût, permettant d’afficher des concentrations et des flux respectueux des obligations. Cependant, à l’image de toute machine conçue selon un cahier des charges précis, un système d’épuration marquant des déviances par rapport au fonctionnement attendu risque, à plus ou moins long terme, de conduire à une situation problématique et coûteuse. Le prestataire, dans le cadre du contrôle réglementaire, pourra proposer d’analyser concomitamment les gaz de sortie et ceux d’entrée. Il pourra en déduire un rendement d’abattement le renseignant sur l’« état de santé » du système épuratoire. Cependant, ces contrôles restent ponctuels dans le temps et, souvent, la temporalité des sources n’est pas examinée.
Suivi en continu
C’est pour remédier à cette méconnaissance que le suivi en continu des COV peut être une solution intéressante à plusieurs titres : visualisation des variations en entrée et en sortie des COV au cours du temps, détermination des cycles périodiques (issus du procédé) et définition des limites maximales et minimales des flux en entrée. Si ce suivi peut être simultané en amont et en aval du système d’épuration, au travers de l’emploi d’un analyseur à double entrée, les informations recueillies sont alors fonction de l’abattement selon le temps et la charge. Ces suivis ne sont pas inscrits dans les textes réglementaires et ne sont donc pas demandés par l’administration. Pourtant, les principaux bénéficiaires en sont les exploitants qui s’assurent, à l’issue d’un suivi, d’une performance d’épuration conduisant à deux atouts de choix : la parfaite connaissance de leurs émissions en amont et en aval (qui peut être complétée par des analyses ponctuelles) définissant un cadre de fonctionnement « normal » ou « optimal » et la garantie de ne pas employer un système d’épuration qui finirait par coûter cher selon le principe que tout investissement dans un objet qui ne sert pas est une pure perte.
Lorsque l’exploitant souhaite définir un cahier des charges pour un système d’épuration à venir, il apparaît alors pertinent qu’il se renseigne sur la nature des polluants, leur concentration moyenne et maximale. En effet, il ne faut pas confondre une concentration moyenne sur plusieurs heures, par exemple, et une concentration instantanée obtenue lors d’un prélèvement de quelques minutes d’un échantillon. La juste détermination des capacités d’épuration reste un gage d’efficacité et d’économie. Une journée de suivi correspond en termes de coût à quelques analyses. Il vaut mieux dépenser un peu plus avant pour ne pas avoir à dépenser beaucoup après !
Légende de la photo ci-dessus : Schématisation et illustration d’un suivi en continu, en entrée et en sortie, de laveurs à l’aide de deux analyseurs.