Le bois est en 2020 la première source d’énergie renouvelable en France, avec pas moins de 43 % de la puissance totale, utilisée notamment en production de chaleur. Et cette filière peut encore se mobiliser davantage avec une augmentation du gisement potentiel estimé dans la PPE à plus d’un tiers pour atteindre 120 MW installés d’ici à 2028. Une consommation accrue de bois énergie qui est aussi une opportunité pour une gestion encore plus durable de la forêt.
Bois énergie : la forêt gagnante
Passer de 7,5 à 10 millions de foyers utilisant du bois énergie d’ici à 2028 et doubler la production dans les chauffages collectifs, tel est l’objectif affiché dans le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Pour y parvenir, la PPE prévoit de se concentrer sur une utilisation directe en chaleur, sans perte d’énergie en transformation, et de favoriser les appareils de chauffage avec des rendements élevés, qui sont aussi ceux qui émettent le moins de gaz à effet de serre, grâce à une meilleure combustion.
Le chauffage au bois domestique ne représentait pas moins de 80 TWh d’énergie en 2016. Les aides comme le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) seront orientées vers les appareils performants, portant le label Flamme verte, avec des rendements supérieurs à 75 % pour les foyers bûches et à 87 % sur les poêles à granulés. L’objectif est aussi de remplacer les plus de 1 million de foyers ouverts par des foyers fermés.
Par ailleurs, le Fonds chaleur a financé entre 2009 et 2016 près de 1 100 chaufferies biomasse, avec des rendements de 85 à 95 %, dont plus de 160 dans l’industrie et le reste dans le collectif. Comme indiqué dans la PPE, « des actions complémentaires, telles que la revalorisation du Fonds chaleur et l’assouplissement des règles de ce fonds, sont en outre à mettre en place pour redynamiser les investissements. Celui-ci permet à la fois d’accompagner les projets dans l’industrie, l’agriculture et le tertiaire via l’appel à projets BCIAT ainsi que les chaufferies collectives, reliées éventuellement à un réseau de chaleur. »
Énergie renouvelable, forêt durable
Avec 17 millions d’hectares de forêt, l’accroissement biologique annuel s’élève à 90 millions de mètres cubes pour la seule France métropolitaine, nous indique France Bois Forêt. Or le volume de prélèvement annuel actuel est d’environ la moitié (chiffres 2016). À l’horizon 2035, une vingtaine de millions de mètres cubes supplémentaires pourraient être mobilisés, non seulement sans entamer la qualité de la ressource, mais encore en favorisant un apport économique aux gestionnaires de la forêt. La sylviculture intègre déjà un renouvellement des peuplements forestiers et des aides conditionnées à une gestion durable. Les propriétaires forestiers sont en grande majorité attachés à leur forêt et très sensibles au respect de l’environnement. Mais sur les 3,5 millions de propriétaires forestiers, 2 millions possèdent des surfaces de moins de 1 ha, comme le rappelle Antoine d’Amécourt, président de Fransylva, et n’ont pas forcément les moyens d’optimiser cette production de bois énergie. La vente de ce bois énergie est donc économiquement nécessaire pour que la filière produise plus de bois d’œuvre in fine, ce qui permettra, à terme, d’importer aussi moins de bois, un matériau renouvelable de plus en plus prisé en construction durable. De ce fait, le bois énergie est, en plus d’une énergie renouvelable, un gage de développement d’une économie circulaire durable. À l’heure où l’on évoque le déboisement de grandes forêts tropicales, son utilisation est une solution pour produire davantage de bois d’œuvre sur notre territoire et donc limiter les importations en construisant des maisons ou des meubles en bois français. Un cercle vertueux : énergie bois renouvelable, forêt gagnante.