Construite pour un coût d’un milliard de dollars (environ 895 millions d’euros) et mise en service en 2015, la centrale solaire Crescent Dunes, située près de Tonopah, dans le Nevada, aux États-Unis, ambitionnait de devenir la plus grande centrale thermodynamique du monde.
Le projet, lancé en 2011, a été porté par la start-up américaine SolarReserve et appuyé par le soutien public et privé. Misant sur une innovation technologique prometteuse totalement neutre en CO2, les porteurs du projet ne soupçonnaient pas qu’elle allait bientôt être dépassée.
Cette centrale d’une puissance de 110 MW comprend 10 347 héliostats qui collectent et concentrent l’énergie thermique du soleil pour chauffer du sel fondu qui coule à travers une tour d’énergie solaire d’environ 200 mètres de hauteur. Chaque héliostat est composé de 35 facettes de miroir d’environ 1,8 m de côté, ce qui représente une surface totale de près de 1,2 million de mètres carrés. Le sel fondu circule de la tour vers un réservoir de stockage, où il est ensuite utilisé pour produire de la vapeur et de l’électricité pendant jusqu’à dix heures, y compris en soirée et lorsque la lumière directe du soleil n’est pas disponible.
En octobre dernier, Crescent Dunes a perdu son seul client, NV Energy, pour défaut de production de la quantité d’électricité prévue par le contrat et a donc dû être totalement arrêtée. En effet, la centrale, restée en arrêt plusieurs fois à cause de problèmes techniques, n’a réussi à produire que 40 % de la puissance espérée en 2018, la seule année de production continue. De plus, le coût de l’électricité produite était devenu trop élevé par rapport aux autres types de production d’énergie solaire (environ 0,20 $/kWh, contre 0,05 à 0,10 pour l’énergie solaire photovoltaïque).
