Cent millions d’euros ont été mobilisés par le gouvernement français dans son plan de déploiement de l’hydrogène dans l’industrie, la mobilité et l’énergie. Alors que les expérimentations se sont multipliées depuis quelques années, les premières réalisations concrètes commencent à émerger. Zoom sur une filière en plein mouvement.
Taxi, bus, stations, les réalisations de la mobilité hydrogène sont la partie la plus visible de la filière, mais, en parallèle, l’industrie décarbonée et la filière de production sont en train de s’installer partout en France. Avec le cadre législatif mis en place – loi climat-énergie, plan hydrogène et Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) – orienté vers la neutralité carbone et le mix énergétique, l’hydrogène devient un élément de choix pour atteindre les objectifs fixés et il se répand au cœur de nos villes.
Volonté politique
Comme il était indiqué dans la PPE, « il faut être prêt à déployer des solutions françaises en métropole à l’horizon 2030–2040 et faire en sorte qu’elles participent au développement d’une filière compétitive ». Cela suppose d’améliorer les technologies de stockage massif et d’électrolyse. D’ici à 2035, il est prévu de préparer le développement et l’intégration des différentes briques technologiques de la conversion d’électricité d’origine renouvelable en gaz par la réalisation de démonstrateurs de taille suffisante.
Autre axe « l’hydrogène dans la mobilité », complémentaire des batteries et du bioGNV. De nombreux projets voient déjà le jour dans les territoires autour de flottes de véhicules professionnels légers. À l’horizon 2030, grâce notamment aux progrès espérés en termes de coût de l’électrolyse, l’hydrogène décarboné distribué en station devrait être à un niveau de prix compatible avec les besoins de la mobilité hydrogène (moins de 7 €/kg, soit moins de 7 € pour 100 km). Ces avantages se retrouvent surtout dans certains transports lourds (routier, ferroviaire et fluvial), pour lesquels le poids, l’encombrement et l’énergie embarquée des batteries restent pénalisants à ce jour. Ces transports lourds sont un levier majeur pour assurer des volumes d’hydrogène importants et engendrer un écosystème autonome par des économies d’échelle en permettant de déployer plus rapidement des stations de taille importante. C’est pourquoi la PPE prévoit d’inciter au développement d’une gamme de véhicules lourds non seulement routiers, mais aussi pour d’autres modes (bateaux, trains, aéronautique), et de poursuivre la logique de flottes territoriales.
L’hydrogène est aussi, selon la PPE « le moyen de stockage massif intersaisonnier des énergies renouvelables électriques intermittentes le plus prometteur actuellement ». Il peut être utilisé également comme vecteur de stockage soit par injection directe dans le réseau de gaz, soit par méthanation (production de méthane de synthèse).