Bizarre, vous avez dit bizarre ? La compagnie Hurtigruten, « express côtier » en français, compte équiper d’ici à 2021 six navires d’une propulsion au biogaz, notamment généré à partir des restes de production de l’industrie de la pêche et d’autres déchets organiques. Si la surpêche est l’un des fléaux de ce monde et un enjeu majeur du XXIe siècle, Hurtigruten, compagnie de croisières d’exploration la plus importante au monde, fait le pari, après plusieurs investissements massifs dans les technologies vertes et notamment dans des moteurs hybrides, d’alimenter ses navires de croisière au biogaz liquéfié (bioGNL), au même titre que les flottes de poids lourds fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GNL).
En raison de l’importance des industries forestière et piscicole, l’Europe du Nord possède de colossaux gisements de biodéchets. Au même titre que pour le transport routier, le bioGNL pourrait donc être utilisé pour les flottes de bateaux et permettrait de transformer ainsi un moyen de transport désormais reconnu comme néfaste à l’environnement en un moyen de locomotion vertueux et respectueux, en plus des panoramas qu’il permet d’apprécier. Envisager le problème comme une ressource et une solution, voilà le credo de Daniel Skjeldam, CEO de Hurtigruten, qui est donc la première compagnie maritime à mettre en œuvre un tel projet.
Après avoir mis en service le premier navire à propulsion hybride (le MS Roald Amundsen), l’initiative de cette entreprise ‒ qui reste encore méconnue du grand public, mais qui est considérée comme l’acteur le plus respectueux de l’environnement dans ce secteur ‒ fera grand bruit à n’en pas douter.