La chambre franco-allemande de commerce et d’industrie a organisé en mars dernier une conférence intitulée « Regards croisés sur le biométhane en France et en Allemagne ». L’objectif était double : promouvoir les marchés français et allemand, avec des experts qui ont expliqué les perspectives, les technologies et les contextes réglementaires des deux pays, mais aussi noué des coopérations commerciales et technologiques en présence d’industriels allemands.
À cette occasion, l’OFATE (Office franco-allemand pour la transition énergétique) a présenté un instructif comparatif sur le biométhane de chaque côté du Rhin. Réalisée par Lena Müller-Lohse, chargée de mission bioénergie à l’OFATE, cette étude nous apprend par exemple que seulement 2 % des 9 200 centrales de méthanisation allemandes (fin 2018) sont reliées au réseau, contre 11 % des 635 unités en service en France (fin 2018).
On observe aussi que la mise en service de stations en Allemagne a été quasi stoppée depuis la nouvelle législation (loi EEG de 2017), beaucoup moins favorable. Les industriels allemands cherchent donc naturellement de nouveaux marchés. L’Allemagne se décide à limiter l’utilisation de maïs et d’autres céréales méthanogènes avec des plafonds qui atteignent tout de même de 47 % pour 2019/2020 et 44 % pour 2021/2022. Mais la France s’est prononcée dès le début pour un maximum de 15 % de cultures spécifiques et encourage plutôt les cultures intermédiaires à côté des effluents d’élevages. La filière française est, elle, en plein développement, avec des industriels français qui ont travaillé sur des solutions bien adaptées à ce type d’intrants.