Des chercheurs de l’université du Queensland et de l’ONG américaine Wildlife Conservation Society ont dressé dans une étude publiée par la revue scientifique britannique Nature la première cartographie planétaire de la vie sauvage. Les écosystèmes encore sauvages, inviolés par l’activité humaine, ne représentent selon cette étude que 23 % des terres émergées et 13 % des océans. Cinq États contrôlent à eux seuls 70 % de ces écosystèmes préservés : la Russie avec ses vastes étendues sibériennes, le Canada avec sa forêt boréale, l’Australie avec son désert, les États-Unis avec l’Alaska, et enfin le Brésil avec l’Amazonie. Ces zones sauvages servent de refuge pour les espèces animales qui, ailleurs, sont en voie de disparition. Ces espaces, qui échappent encore aux effets de l’activité humaine, constituent notamment l’habitat des dernières populations de requins ou de thons. Ces territoires jouent également un rôle majeur pour atténuer les effets du réchauffement climatique. Il en est ainsi des forêts préservées comme la forêt boréale canadienne qui recyclent le carbone plus efficacement. Les effets de l’érosion de la vie sauvage étant irréversibles, les auteurs de cette étude pointent du doigt la nécessité pour les principaux États concernés de jouer un rôle moteur dans la préservation de ces écosystèmes, en particulier grâce à des mesures incitatives en direction des acteurs économiques dont les activités ne menacent pas directement les zones sauvages (notamment dans les domaines de l’industrie minière, de la pêche, de l’aquaculture, de l’agriculture et de l’industrie forestière).
Texte : Héloïse Flamant • Photographie : R. Varnakov
Photo : Paysage de montagnes dans la République de l’Altaï, en Sibérie russe. À la jonction de la taïga sibérienne, des steppes du Kazakhstan et du désert de la Mongolie, ces forêts recouvrent environ 25 % du territoire de cette république de la fédération de Russie, pour l’essentiel encore sauvages.