Texte : Héloïse Flamant • Photographie : canghai76
Chine Victoire contre la pollution ?
Grâce aux données collectées par 200 récepteurs répartis sur tout le territoire chinois, des chercheurs de l’Institut de politique énergétique de l’université de Chicago ont pu déterminer que le taux de particules fines en Chine, particulièrement dangereuses pour la santé, avait baissé de 32 % entre 2013 et 2017. Si cette tendance était appelée à persister, l’espérance de vie moyenne des Chinois augmenterait de 2,4 ans selon l’étude (les particules fines jouant un rôle avéré dans le déclenchement de maladies cardiovasculaires et respiratoires ainsi que du cancer). À titre de comparaison, il a fallu plus d’une dizaine d’années aux États-Unis pour parvenir à une amélioration comparable après l’adoption d’une loi sur l’air votée en 1970. Comme le rappelle Michael Greenstone, qui a dirigé cette étude, « ce que les quatre années écoulées prouvent, c’est que les choses peuvent changer, et même rapidement, avec de la volonté politique ».
Un volontarisme qui s’est mis en place sous la pression de l’opinion publique chinoise, soumise aux effets nocifs de la forte pollution dans le pays, à partir de 2013 avec l’adoption par les autorités chinoises d’un plan contre la pollution destiné à réduire d’un quart la concentration de particules fines dans certaines régions clés (comme autour de Pékin et de Shanghai). Une politique antipollution qui s’est toutefois accompagnée d’un coût économique et social important, le régime communiste ayant ordonné la fermeture de milliers d’usines trop polluantes et, dès 2017, la fin du chauffage au charbon (lequel constitue la principale source d’énergie en Chine) dans des régions du pays pour lesquelles aucune autre alternative n’avait été mise en place. Des écoles de la province du Hebei, dans le nord du pays, ont ainsi dû se résoudre à faire classe dans la cour, où la température était moins froide qu’à l’intérieur…
Photo : Scène ordinaire d’embouteillages dans la ville de Xi’an, dans le district de Chang’an, le 23 mai 2016.