Dans le cadre des États généraux de l’alimentation consacrés notamment à la transition écologique de l’agriculture, l’UFC-Que Choisir dresse un bilan catastrophique de l’état de l’eau des rivières et des nappes phréatiques françaises en raison de « décennies d’agriculture productiviste sur la ressource aquatique » et de « l’inaction des pouvoirs publics ». L’UFC exige une « réforme urgente » de la politique de l’eau en France.
43 % des nappes phréatiques « dépassent la valeur guide européenne » en concentration de nitrates. « Les quantités d’engrais utilisées dans l’agriculture n’ont pas baissé en vingt ans » et « l’utilisation des pesticides a même augmenté de 18 % en 5 ans », dénonce l’association.
Les consommateurs, premiers concernés par cette pollution, « payent 88 % de la redevance “pollution” et 70 % de la redevance “prélèvement”, soit 1,9 milliard d’euros par an ». Alors que l’agriculture « responsable à elle seule de 70 % des pollutions en pesticides, de 75 % des pollutions en nitrates et de la moitié des consommations nettes en eau » ne paie que « 7 % de la redevance “pollution” et 4 % de la redevance “prélèvement” », précise l’UFC.
Pourtant, selon la FNSEA, principal syndicat agricole, les données du ministère de l’Environnement de 2016 sont différentes : « Il y a une baisse de 10 % des pesticides dans les cours d’eau entre 2008 et 2013 et une baisse de 14 % des teneurs en nitrates entre 2006 et 2014 dans les cours d’eau. »