Les partis politiques allemands ont commencé la discussion sur l’engagement pris par l’Allemagne de réduire ses émissions de CO2 de 40 % entre 1990 et 2020. La baisse globale, qui devait être de 34,7 % selon un rapport publié en mai dernier, devrait finalement être comprise entre 31,7 et 32,5 %. Les écologistes considèrent que sans la sortie du charbon et du lignite, qui génèrent ensemble 40 % de la production électrique et 75 % de ses émissions de CO2, l’Allemagne ne pourra pas remplir ses engagements climatiques nationaux et internationaux. Ils veulent fermer les 20 centrales à charbon allemandes les plus polluantes d’ici à 2020.
À l’origine de cette dérive, une série d’hypothèses qui ont dû être révisées : une croissance économique meilleure que prévu (2 %), un solde exportateur net d’électricité plus élevé que prévu (54 térawattheures, le record d’Europe), des prix de l’énergie et des matières premières en baisse et l’augmentation de la population. Par ailleurs, la mise sous cocon de quelques centrales à charbon a été plus que compensée par la production en hausse d’autres centrales.
La décarbonisation menace la compétitivité industrielle. C’est tout l’enjeu : comment se rapprocher des objectifs sans alourdir la facture d’électricité ? Une sortie immédiate du charbon renchérirait le prix de l’électricité jusqu’à 15 euros par mégawattheure. Soutenus par le FDP, les industriels veulent au contraire une suppression des taxes, qui représentent outre-Rhin 45 % du prix de l’électricité.