Des chercheurs de la Technical University de Munich ont réussi à créer un matériau qui s’autodétruit après un temps prédéterminé. Le processus, basé sur le cycle de vie des molécules de la matière vivante, pourrait ouvrir la voie à de nouveaux matériaux : capables de se désintégrer à un moment choisi, il n’y aurait plus besoin de les recycler. Une découverte qui pourrait mener à la fabrication de produits aussi divers que des composants pour l’administration de médicaments, des supports de greffe ou de l’encre temporaire.
Le secret de ces molécules à autodestruction programmée ? Un apport d’énergie nécessaire à leur maintien, et sans lequel elles s’évaporent purement et simplement. Lorsque nous n’avons plus besoin d’un objet, il finit généralement dans une décharge, dans un incinérateur ou suit un procédé de recyclage. Autant de méthodes coûteuses en énergie. Or le vivant sait réarranger les structures les plus complexes en utilisant le moins d’énergie possible.
C’est ce concept que les chercheurs ont appliqué pour créer leurs « molécules supramoléculaires » : des messagers temporaires qui s’effacent au bout d’un temps programmé. Leur premier essai était constitué d’un simple colloïde, une substance composée de petites perles à peine plus grosses que le centième du diamètre d’un cheveu. En y ajoutant du carburant, il a été possible de faire s’assembler ou se désassembler ces perles selon un ordre et une durée prédéfinis. Une propriété notamment très intéressante pour la libération des médicaments dans l’organisme.