Quel bilan tirez-vous des précédentes éditions de la Tournée du Climat et de la Biodiversité, et quels enseignements en avez-vous tirés pour 2025 ?
Depuis son lancement à l’automne 2023, la Tournée du Climat et de la Biodiversité a rencontré son public en faisant étape dans 15 villes de l’hexagone avec 23 000 visiteurs, dont 6500 scolaires. Elle reçoit un accueil très positif : les visiteurs apprécient l’accessibilité de ses contenus, son esthétique en bois ainsi que la visite guidée avec un scientifique. Cette première partie d’exploitation a facilité l’expérimentation et l’identification des points forts du projet, grâce au soutien bienveillant de nos mécènes. Grâce à une prolongation, ceux-ci nous accompagnent jusqu’à cet été : la Tournée est à une étape clé de son développement.
2025 sera une saison d’évolution : nous resterons désormais plus longtemps à chaque étape à chaque fois que le calendrier le permettra, afin de faciliter le bouche à oreille. Nos visiteurs sont nos meilleurs ambassadeurs ! Aussi, pour répondre à la demande, nous pourrons retourner dans des villes où nous avons déjà fait étape. Cette année, la Tournée s’est implantée dans des intercommunalités, départements, entreprises, associations, festivals, ou encore universités. Nous avons l’ambition de reproduire ces expérimentations : une semaine du développement durable, une journée campus en Université, un family day en entreprise, un corner sensibilisation en festival sont autant d’occasion de nous programmer.
La médiation directe est le cœur du projet : les visites sont guidées par des scientifiques, les Messagers. Nous veillerons autant que possible à former des personnes relais sur le territoire qui guideront à leur tour des visites après notre départ.
Comment l’exposition parvient-elle à rendre accessibles au grand public des enjeux aussi complexes que le changement climatique et l’érosion de la biodiversité ?
Les contenus scientifiques – accessibles à partir du CM1 — ont été travaillés avec une agence spécialisée dans la création d’expositions, Carte Blanche, avec qui nous travaillons depuis le Train du climat en 2015. Le visiteur franchit trois espaces successifs commençant par la compréhension des mécanismes scientifiques, puis le rôle des humains, et enfin les actions possibles à l’échelle individuelle est collective. C’est un cheminement permettant de comprendre le nécessaire avant de passer à l’espace suivant, puis de terminer par les solutions. Le visiteur est pleinement acteur : il peut manipuler des mécanismes, les plus low tech possible, souvent en bois.
Surtout, la médiation scientifique permet de poser toutes ses questions, c’est une visite personnalisée. Cette forme permet de prendre part à la réflexion, débattre des solutions et donner envie de s’impliquer.
Nous voulons également proposer une approche sensible, mobilisant les émotions, pour toucher différemment. Chaque fois que possible, des compagnies artistiques sont ainsi programmées sur les étapes. Cela apporte un côté festif à l’événement, attire un public qui n’aurait pas franchi les portes de l’exposition et offre des représentations d’avenir souhaitable. Autant d’éléments contribuant à limiter l’éco-anxiété.
Quels sont les nouveaux formats développés pour toucher un public plus large et renforcer l’impact de la sensibilisation ?
Issue de la « version bois », l’exposition légère est mobile et facile à transporter pour mieux s’adapter à tous les lieux d’accueil. Pour cela, les scientifiques ont travaillé à condenser les contenus initiaux. Cette version légère est imprimée sur deux supports, des éco-bâches et des roll-up. Elle a été dévoilée pour la première fois dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 avec Plaine Commune. Cette première inscription dans un événement international nous a amenés à la traduire pour une version bilingue français-anglais.
Chacun peut aussi profiter depuis chez soi de l’exposition en version virtuelle. C’est une occasion d’approfondir ses connaissances en prenant le temps de naviguer, déployer les modules, visionner les vidéos ou écouter les textes. Ce format peut toucher ceux qui n’ont pas encore vue l’exposition, donne la possibilité aux visiteurs d’approfondir et permet aux professeurs de préparer leur visite à venir en classe. L’exposition virtuelle peut aussi s’inscrire dans un événement : un de nos scientifiques anime une conférence en projetant l’exposition virtuelle et en se déplaçant à l’intérieur.
Nos nouveaux formats permettent d’aller à la rencontre du public dans les lieux qu’il fréquente, au-delà des espaces habituels d’exposition. Nous sommes accueillis dans une diversité de lieux et répondons à davantage de sollicitations.
Quel rôle jouent les scientifiques dans cette initiative et comment leur présence influence-t-elle l’expérience des visiteurs ?
L’exposition est l’assurance de la rigueur scientifique : à l’ère de la désinformation, c’est précieux. Elle a été conçue par un collectif de scientifiques, en partenariat avec le Museum national d’Histoire naturelle. Ce sont des chercheurs de différentes disciplines, liés à un établissement ou laboratoire de recherche, passionnés de rencontres avec le public. La diversité de leurs profils donne à chaque visite un caractère unique. Le public peut consulter le trombinoscope de notre site internet pour découvrir quels scientifiques seront présents sur leur étape.
Rencontrer ces chercheurs est aussi une occasion, notamment pour les plus jeunes, de se projeter dans ces métiers parfois méconnus. Et c’est important en termes de représentation : il y autant de Messagères que de Messagers !
Comment cette tournée s’intègre-t-elle dans les dynamiques locales et quelles collaborations avec les acteurs territoriaux favorisent son ancrage dans les villes étapes ?
Nous travaillons en co-construction avec les structures accueillantes en adaptant notre dispositif à leurs besoins. Il reste des possibilités de programmation dans les mois qui viennent, il ne faut pas hésiter à nous contacter.
Dans une recherche de synergie, nous avons choisi d’inscrire la Tournée du Climat et de la Biodiversité dans des événements locaux portant sur la transition écologique. C’est pour nous important d’offrir au public un événement complet où notre exposition se prolonge par une rencontre avec les acteurs locaux de la mobilisation.
