Émeline Quarin est responsable de projet spécialisée en conversion des canalisations hydrogène. À travers cette interview, elle souligne la diversité de ses missions et les qualités requises pour exercer ce métier.
De la biologie à l’hydrogène
Après un bac scientifique et une année en faculté de biologie, j’ai intégré un IUP (Institut universitaire professionnalisé) pour obtenir un diplôme d’ingénieur maître. J’ai ensuite obtenu un DESS (Diplôme d’études supérieures spécialisées) en qualité, sécurité et environnement.
Un parcours riche en rebondissements
J’ai commencé en tant que prestataire afin de mettre en place des systèmes de management en environnement puis en sécurité. Rapidement, nous avons constaté l’absence d’une entité faisant le lien entre la direction des systèmes de management HSE (Hygiène, sécurité et environnement) et la direction des opérations chargée de les mettre en œuvre. Nous avons alors créé cette entité que j’ai structurée puis dirigée à la suite de mon embauche. Par la suite, j’ai évolué vers un poste de cheffe de projet, puis de manager de chargés d’affaires. Après quoi j’ai rejoint la coordination technique où ma mission consistait à coordonner la mise en œuvre d’une feuille de route hydrogène. Nous devions déterminer si nos infrastructures étaient compatibles avec l’hydrogène et identifier les connaissances et compétences nécessaires pour concevoir de nouvelles installations dédiées. Depuis début 2024, j’ai repris un poste de responsable de projet avec cette nouvelle casquette hydrogène.
Combiner les expériences antérieures
Aujourd’hui, je suis responsable d’un projet d’étude visant à convertir une canalisation de gaz naturel en canalisation d’hydrogène. Je peux ainsi combiner mes deux expériences pour réaliser le premier projet de conversion pour Teréga. N’ayant que peu de retour d’expérience, ce projet se construit au fur et à mesure. Nous apprenons beaucoup sur le plan réglementaire, les questions à se poser, les décisions à prendre et les documents à rédiger ou réviser. Ce projet contribue également à établir le référentiel pour les futures installations.
Entre gestion administrative, travail de terrain et communication
Mon travail consiste pour une grande part à assurer la gestion administrative et la coordination afin que tout le monde soit informé de l’état d’avancement du projet, des tâches à accomplir mais aussi des objectifs à atteindre. Un travail sur le terrain est également indispensable pour anticiper et repérer les problématiques à solutionner afin d’assurer la sécurité qui est primordiale. La dernière facette est la collaboration, avec notre équipe en interne, mais également avec de nombreuses parties prenantes en externe telles que l’administration et les spécialistes qui étudient l’environnement autour de nos infrastructures, mais également les riverains autour de notre projet. Il faut aussi savoir expliquer et négocier afin d’obtenir l’adhésion de tous.
Dans une vie, on peut avoir plusieurs vies
Les opportunités sont infinies pour ceux qui savent les voir. Chaque nouvelle expérience professionnelle s’appuie sur les précédentes, me permettant d’exploiter au mieux ce que j’ai appris pour aller plus loin. Il ne faut pas craindre le changement pour trouver ce qui nous épanouit le plus. Une étude intéressante illustre bien cela. Elle suggère que pour être motivé à se lever le matin, trois éléments sont essentiels : une activité qui a du sens, la possibilité d’apprendre constamment et une rémunération suffisante. Lorsque ces trois conditions sont réunies, on sait qu’on est à la bonne place.