Le secteur de l’hydrogène offre de nombreuses opportunités d’emplois sur toute la chaîne de valeur, de la Recherche et Développement (R&D) à la construction d’infrastructures, en passant par la fabrication d’équipements clés et aux services associés. Pour anticiper les besoins et les défis liés au développement de la filière, France Hydrogène a élaboré un référentiel recensant les compétences et métiers associés.
Un degré de spécialisation aligné sur le développement de la filière
Ce référentiel de 84 professions offre un premier constat : la filière hydrogène mobilise des métiers existants, présentant chacun un degré variable de spécialisation. Ainsi, 27 d’entre eux exigent une expertise approfondie, 41 requièrent des connaissances de base et 16 ne nécessitent pas de compétences spécifiques.
Une exploration des différentes étapes d’un projet hydrogène est essentielle pour qualifier les compétences spécifiques nécessaires à chaque phase. La filière étant en voie d’industrialisation, les efforts sont fortement concentrés au niveau de la conception des équipements impliquant une importante densité d’ingénieurs avec des métiers accessibles à des profils dotés a minima d’un bac +5 filière scientifique (49 d’entre eux). Ces ingénieurs doivent pour la plupart maîtriser des domaines techniques tels que le génie électrique, la mécanique des fluides et les aspects Qualité-Sécurité-Environnement (QSE).
La montée en puissance des projets implique également la fabrication d’équipements ainsi que la construction d’installations de production et de distribution d’hydrogène nécessitant à court terme des professionnels axés sur la partie opérationnelle. Des profils de techniciens (40 %) et d’opérateurs (16 %) seront requis pour les activités d’exploitation et de maintenance concernant au moins 23 des métiers recensés avec une forte maîtrise opérationnelle de la mécanique, métrologie et du génie électrique. Au total, 33 métiers nécessitent des profils de techniciens (≥ bac +2) et 14 des diplômes secondaires (profils issus de bac professionnel, CAP, etc.)
Les compétences requises par la filière hydrogène
L’étude met en évidence les exigences en compétences spécifiques à chaque métier répertorié, offrant un panorama complet des compétences techniques, scientifiques et opérationnelles nécessaires aux acteurs industriels et économiques pour garantir le bon déroulement de leurs activités.
- les compétences techniques
En raison de la multidisciplinarité des systèmes hydrogène, la chaîne de valeur nécessite une variété de qualifications couvrant différents domaines d’expertise. Quatorze grands domaines de compétences techniques ont été retenus afin de qualifier les 84 métiers recensés. Certains d’entre eux sont particulièrement demandés par la quasi-totalité des métiers : le génie électrique et l’informatique industrielle, le génie mécanique, la mécanique des fluides, la métrologie, le domaine QSE, ainsi que la maîtrise de l’anglais.
- les compétences scientifiques
La conversion en vecteur énergétique de l’hydrogène implique différentes étapes telles que la production, le stockage, le transport et la valorisation qui nécessitent une expertise approfondie dans des domaines scientifiques variés. Parmi eux : le génie électrique, climatique, mécanique, des procédés, la mécanique des fluides, la métrologie et les énergies.
Les composants des systèmes hydrogène, tels que les électrolyseurs et les stations de distribution, intègrent des éléments électroniques pour lesquels le génie logiciel et l’informatique industrielle sont essentiels. La fabrication et l’exploitation de systèmes capables de stocker, de transporter et de distribuer le gaz requièrent des compétences opérationnelles, notamment dans le domaine du génie des matériaux pour la transformation de la matière et la manipulation du métal.
- les compétences opérationnelles
En règle générale, la fabrication des systèmes et équipements liés à l’hydrogène requiert des compétences en assemblage, en mécanique et en manipulation de matériaux. Certains métiers de la chaîne nécessitent également une expertise en construction et en génie civil pour mettre en place des infrastructures de production et de distribution. Des compétences transverses, telles que la maîtrise des outils de conception, la lecture de plans et les aspects Qualité-Sécurité-Environnement, sont également indispensables dans ce secteur et peuvent être complémentaires à d’autres domaines techniques.
- les compétences non techniques
La maîtrise de l’anglais, exigée dans 36 des métiers répertoriés, est une compétence non technique particulièrement demandée et nécessaire pour des activités telles que les échanges et les négociations avec des fournisseurs internationaux, l’analyse de textes réglementaires et normatifs, ainsi que le développement de projets dans un contexte international, entre autres.
La filière hydrogène entre actuellement dans une phase d’industrialisation de ses solutions, et les évolutions prévues dans les années à venir auront un impact significatif sur les formations, l’emploi, et les compétences nécessaires au bon développement de la filière.
Source : Livre blanc France Hydrogène : Compétences-métiers de la filière Hydrogène. Anticiper pour réussir le déploiement d’une industrie stratégique