Emplois & Formations en hydrogène Guide Emplois & Formations Hydrogène Qu'est-ce que l'hydrogène ?

Adecco Group – AFPA : Professionnaliser la filière

L’Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) et Adecco Group, spécialisé dans l’intérim, sont au cœur de la professionnalisation de la filière Hydrogène. Véronique Milsant, directrice de Projets Solutions Emploi, coordinatrice du projet Hydrogène et Hervé Fulbert, directeur sectoriel Industrie, AFPA, Direction de l’ingénierie innovation et missions nationales de service public​, nous livrent un aperçu de la situation actuelle.

Comment répondez-vous à l’essor actuel de l’hydrogène en matière de formation et d’emploi ?

Véronique Milsant : La structuration de la filière hydrogène constitue un défi stratégique et industriel clé pour la transition énergétique de notre pays. The Adecco Group, au travers de ses trois business units, Adecco, LHH et Akkodis, a développé une expertise dédiée aux métiers et compétences nécessaires au développement de cette filière d’avenir. Le Groupe est ainsi dans la capacité de mobiliser des compétences sur toute la chaîne de valeur de l’hydrogène, répondre à la singularité des besoins de chacun de nos clients, depuis la R&D jusqu’au recrutement des ouvriers des usines, gigafactories

Concrètement, notre offre de services s’articule autour de trois piliers :

1. Analyser l’évolution des métiers et compétences attendues par la filière tout en travaillant sur les passerelles de reconversion.

2. Recruter tous les profils en mobilisant nos différents réseaux, en spécialisant des équipes pour sourcer et recruter en volume quand c’est nécessaire.

3. Former, c’est-à-dire sensibiliser à l’hydrogène pour faciliter l’accès à l’emploi mais aussi créer les compétences attendues par la filière.

Hervé Fulbert : L’AFPA, dans le cadre de ses missions nationales de service public, a conduit une vaste étude de veille prospective depuis 2019 sur toute la chaîne de valeur de l’hydrogène. Celle-ci a permis d’identifier de nouvelles activités présageant d’un besoin en compétences, en formations et en certifications à venir dans l’ensemble de la filière. Il en a résulté la création de quatre projets incubateurs hydrogène du ministère du Travail, dans les domaines de la maintenance, de la transformation des métaux, de la conduite d’installations et de la mobilité lourde. Ces incubateurs se nourrissent également de différents travaux auxquels nous participons en partenariat avec France Hydrogène (par exemple l’AMI-CMA DEF’Hy). Ils sont en cours de déploiement sur l’ensemble du territoire national dans 13 centres de formation et 10 régions.

Par quels moyens accompagnez-vous les candidats et apprenants ?

Véronique Milsant : Une veille active dans le domaine de l’hydrogène et les projets menés auprès de nos clients par notre filiale Akkodis (ingénierie et accompagnement de grands projets industriels) nous ont permis d’identifier des attentes. Ainsi, nous assurons – en interne comme en externe – les montées en compétence nécessaires à la transformation des métiers existants pour répondre à ces nouveaux besoins.

Créer les compétences dont la filière a besoin passe aussi par la mise en place du 1er module de digital learning en français de sensibilisation à l’hydrogène bas carbone (« Les essentiels de l’hydrogène décarboné ») par Adecco Training, organisme de formation du Groupe, en partenariat avec Akkodis. Celui-ci s’adresse aux opérateurs et techniciens (personnels internes des entreprises ou ressources temporaires) mais aussi aux étudiants, demandeurs d’emploi motivés pour travailler dans la filière. C’est un outil très pertinent également pour les collectivités locales (régions, départements, villes…) qui souhaitent favoriser l’implantation de nouvelles usines sur leur territoire et mobiliser leur écosystème local au service de la transition énergétique.

Hervé Fulbert : Les projets incubateurs permettent de former les futurs salariés sur des compétences émergentes, qui ne sont pas encore couvertes par des formations ou des certifications existantes. Par exemple, nous avons adapté le technicien supérieur de maintenance industrielle pour qu’il puisse intervenir sur des installations hydrogène ou les soudeurs/tuyauteurs/chaudronniers à travailler selon une qualité attendue, avec les techniques particulières et sur les matériaux utilisés dans le secteur de l’hydrogène.

Nous avons créé ex nihilo deux formations sur des nouveaux métiers : « responsable technique d’installation hydrogène » et « technicien supérieur de véhicules industriels hydrogène et nouvelles énergies ». Nous intégrons à ces formations les compétences techniques mais également transversales et comportementales, fondamentales dans la filière (adaptabilité, éthique, adhésion, respect des règles de sécurité et des procédures).

L’ingénierie de formation et de certification est conduite en lien étroit avec les experts, les entreprises et les fournisseurs du secteur ainsi que la création des plateaux techniques pour les entraînements pratiques des stagiaires. Les entreprises accueillent également les stagiaires.

Comment intégrez-vous les considérations liées à la sécurité ?

Véronique Milsant : La sécurité est évidemment un point central de tout projet lié à l’hydrogène avec des aspects bien spécifiques. Aussi, chez Akkodis, chaque intervenant concerné suit une formation pour comprendre les enjeux et démarches (Hazop, Atex…) liés à la thématique. Un module sécurité particulièrement détaillé est par ailleurs intégré à la formation digitale « Les essentiels de l’hydrogène décarboné » : à travers plusieurs cas d’études réels, il donne les clés pour travailler en toute sécurité et transmettre les bons réflexes face aux potentiels dangers.

Hervé Fulbert : Sur toutes les compétences, et notamment sur la sécurité qui est un sujet fondamental dans le domaine de l’hydrogène, nous réalisons une analyse du travail très poussée, en nous appuyant sur des méthodes d’ingénierie que nous maîtrisons. Par le biais des projets incubateurs, des enquêtes auprès des entreprises du secteur et des spécialistes du domaine (tels que l’Ineris ou le CEA) ont été réalisées et complétées par les résultats de différents projets (par exemple :  DEF’Hy à travers les matrices sécurité). Nous avons ainsi défini des niveaux et des parcours de formation « sécurité » nécessaires et adaptés aux différents métiers des projets incubateurs.

Nous avons également défini les habilitations existantes nécessaires à la tenue de ces emplois (comme par ex. l’Atex). Nous participons à des groupes de travail qui réunissent les experts du secteur de la sécurité et de l’hydrogène, en vue de la création d’habilitations spécifiques à l’hydrogène.

Quelles sont les perspectives de formation et d’emploi dans la filière ?

Véronique Milsant : Les perspectives sont évidemment très nombreuses, de la conception à la construction, la mise en opération, l’exploitation et la maintenance des installations hydrogène. Après avoir commercialisé un module de sensibilisation hydrogène en e‑learning, mis en œuvre une formation d’ingénieur système hydrogène, nous travaillons à la montée en compétence des métiers de chef de projet et de commercial hydrogène. En effet, ces deux métiers font partie du top 5 des métiers prioritaires, recherchés actuellement par la filière, et cela quelles que soient la taille et l’activité des entreprises. Pour préparer l’industrialisation, la montée en puissance des opérations sur les premiers projets ouverts, nous avons développé avec l’AFPA une offre globale de formation articulée autour de la sensibilisation à l’hydrogène décarboné et des parcours techniques. Celle-ci permet de créer les compétences nécessaires à l’exploitation et la maintenance dans le secteur de l’hydrogène (transformation des métaux, maintenance industrielle, production d’hydrogène et mécanique véhicules lourds…).

Hervé Fulbert : Entre 50 000 et 100 000 emplois sont prévus dans la filière à l’horizon 2030. L’AFPA forme environ 25 000 personnes par an dans le domaine de l’industrie en se centrant principalement sur les opérateurs, techniciens et techniciens supérieurs. Les projets incubateurs aboutissent à des titres professionnels du ministère chargé de l’emploi, inscrits au RNCP, permettant d’accompagner les besoins en compétences des professionnels à travers des certifications nationales publiques. L’AFPA va être mobilisée dans les années à venir pour accompagner le secteur de l’hydrogène dans la formation aux métiers en tension. Elle propose également une offre de formation continue courte, spécifique et personnalisée, répondant aux besoins des entreprises du secteur. 

Démo e‑learning Adecco :

À propos de l'auteur

Hydrogen+

Créée fin 2015 sous la forme d’un supplément thématique de Green Innovation, la revue Hydrogen+ est la plus ancienne et la seule publication internationale en langue française consacrée au marché de l’hydrogène, à son actualité et aux innovations de la filière. Diffusé sur les principaux salons professionnels, sur support numérique et par abonnement, Hydrogen+ constitue un outil d’information et d’influence unique de la filière hydrogène. Déploiement de la filière, mobilité, transport lourd ou encore industrie, Hydrogen+ couvre l’ensemble des sujets qui occupent la filière et se veut être un outil dédié à son développement. Hydrogen+ est par ailleurs partenaire des principaux événements professionnels en France et en Europe, ainsi que des principaux acteurs associatifs du secteur.

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