Dans un contexte de transition énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le bioGNV ou biogaz carburant émerge comme une solution prometteuse pour la mobilité. Issu de la méthanisation de déchets organiques, il offre une alternative écologique aux carburants traditionnels.
Qu’est-ce que le bioGNV ?
Le bioGNV (Gaz naturel véhicule renouvelable) est issu d’installations de méthanisation. Une fois épuré, le biogaz devient du biométhane, de même composition chimique que le gaz naturel. Ce dernier peut alors être injecté dans les réseaux de transport et de distribution de gaz. Compressé, il peut être utilisé comme bioGNV dans des véhicules à motorisation gaz.
Les avantages pour le territoire
Le bioGNV présente de nombreux atouts économiques, sociaux et environnementaux. En remplacement des carburants fossiles, en particulier du gazole, il permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques, ce qui contribue à la lutte contre le changement climatique et à l’amélioration de la qualité de l’air. Son utilisation favorise également la valorisation des déchets organiques en leur offrant de nouveaux débouchés économiques. En permettant de diversifier les sources d’énergie, il contribue à réduire la dépendance aux carburants fossiles et à renforcer l’indépendance énergétique. Ce carburant joue également un rôle dans la création d’emplois locaux non délocalisables car intégrés dans une économie circulaire, respectueuse de l’environnement.
Des freins au niveau politique
Malgré ses nombreux atouts, la filière peine à prendre son envol. Alors que l’attention est principalement portée sur les véhicules électriques et l’hydrogène, la Commission européenne semble toujours réticente à reconnaître le bioGNV comme alternative viable à la réduction des émissions de gaz à effet de serre des poids lourds. Pour ce faire, il faudrait abandonner le biais consistant à ne mesurer les émissions de gaz à effet de serre qu’au roulage des véhicules (« au pot d’échappement ») alors que la mesure devrait être effectuée sur tout le cycle de vie des véhicules. En analyse de cycle de vie, le bioGNV permet de diviser par cinq les émissions de CO2 par rapport au gazole.
Erwan Cotard, président de France Mobilité Biogaz souligne que le secteur des transports en France est responsable d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre, avec une tendance à la hausse. La filière projette que le bioGNV représente 100 % des ventes de GNV en France d’ici moins de 10 ans, avec un objectif intermédiaire de 50 % en 2025. La part de biogaz dans le GNV n’était que de 13 % en 2021, puis de 26 % en 2022 et de plus de 33 % en 2023.
La filière se heurte également à d’autres obstacles qui entravent sa dynamique. Elle fait l’objet d’un soutien bien trop discret de l’État qui ne favorise pas un engagement massif des acteurs, que ce soit au niveau des constructeurs de véhicules ou des distributeurs de carburant. Or, si l’écosystème est opérationnel (40 000 véhicules lourds au gaz, plus de 700 points de vente publics et privés), il a besoin de poursuivre son développement afin qu’il prenne toute sa place parmi les énergies décarbonées du transport lourd. La filière y travaille !
Pour découvrir le webinaire réalisé par France Mobilité Biogaz à ce sujet :