Biodéchets et CO2, ces deux thématiques à l’ordre du jour de la filière méthanisation impliquent des analyses différentes et souvent complexes. La société Wessling nous rappelle quels sont les éléments à analyser, de quelle manière et à quelle fréquence.
De nombreuses unités de méthanisation se posent la question de la récupération du CO2 biogénique. Pour pouvoir commercialiser ce CO2 biogénique, il faut en connaître sa pureté. Dans un premier temps, pour les exploitants qui souhaitent envisager de récupérer le CO2, je conseille d’effectuer une première analyse des off gaz pour avoir une idée de la pureté de ceux-ci. Selon leur état de “propreté”, cela peut aider à déterminer le type d’épuration à mettre en place, explique Robin T’Jampens, responsable biogaz chez Wessling. Car nous avons constaté que les gaz CO2 sortent à des degrés de pureté très différents d’une unité à une autre. Cela vient d’une part des intrants d’origines différentes et d’autre part du process même de l’installation.
CO2 alimentaire ou non
Après cette première analyse, la réflexion doit se poursuivre sur le ou les débouchés de ce CO2. Chez Wessling, nous pouvons effectuer tout type de recherche, mais selon l’usage ultérieur du CO2, les exigences sont totalement différentes. Pour un CO2 non alimentaire, il faut éliminer le méthane et d’autres substances comme l’H2S, ce qui est relativement simple. Réglementairement, les paramètres ne sont pas toujours clairement établis selon l’usage.
Pour un usage en serres ou industrie alimentaire en gaz inerte, les demandes des utilisateurs peuvent être plus complexes. Pour un usage alimentaire (par exemple l’eau gazeuse), les analyses se compliquent et les normes sont alors très strictes. Les seuils de recherche de certains produits sont inférieurs à 1 ppb (1 partie par billion, soit 1 000 fois moins que 1 ppm). Le système d’épuration doit être le cas échéant validé par l’industriel. Je précise que notre laboratoire est équipé pour détecter des particules en ppb. Nous savons donc le faire, une liste d’environ 20 paramètres est à prendre en compte (bactéries, éléments polluants…), auxquels peuvent s’ajouter différents éléments selon le cahier des charges des industriels, qui détermine aussi les fréquences des tests.
À noter que pour un protocole complet d’analyses alimentaires, il faut prévoir une fréquence d’analyse régulière.
Biodéchets
Côté biodéchets, Wessling propose bien entendu toutes les analyses biologiques pour les intrants. Les analyses portent également sur le digestat a posteriori. Nous travaillons aussi en ce moment avec des unités et des constructeurs sur le déconditionnement, avec des essais sur les machines. Les analyses portent notamment sur le taux de plastiques des produits, sur les taux de séparation emballage/matières biologiques. L’objectif est de mesurer le taux de plastiques, qui doit être le plus bas possible, mais aussi de mesurer le rendement intrant biologique/emballage.
Parallèlement à ce travail de moyen terme, une de nos équipes tourne actuellement dans toutes les régions de France pour réaliser une campagne de détection de fuite de méthane. N’hésitez pas à nous contacter pour connaître les dates de passage près de chez vous ! »