La filière s’accorde sur de nombreux volets de la Stratégie révisée saluant le cap sur les objectifs nationaux de déploiement, l’ouverture aux technologies de production notamment à partir de biomasse, la planification du déploiement des infrastructures de transport et de stockage de l’hydrogène, et l’exploration de potentiels gisements d’hydrogène naturel. Sur le volet international, la filière se réjouit d’un soutien à l’export pour les acteurs et les solutions françaises ainsi que de pouvoir contribuer aux réflexions sur les conditions d’importation d’hydrogène et de ses dérivés après 2030. Si la majeure partie de la chaine de valeur et des grands enjeux sont traités dans cette nouvelle Stratégie, la filière note cependant l’absence de plan pour la décarbonation des sites isolés ou insulaires (les ZNI) et les applications stationnaires, segment sur lequel des solutions existent dès aujourd’hui.
La filière fait des propositions sur l’ensemble des volets et attire l’attention sur certaines conditions à réunir : en particulier, une visibilité à apporter sur les nouveaux moyens financiers nécessaires pour que la Stratégie nationale hydrogène atteigne les objectifs définis dans le document en consultation.
“Trois ans après son lancement, la révision de la Stratégie nationale était nécessaire pour tenir compte des nouveaux enjeux auxquels elle doit faire face notamment la concurrence sur la scène internationale. L’actualisation du gouvernement conforte la filière sur les objectifs à atteindre pour la production d’hydrogène par électrolyse avec un objectif consolidé de 6,5 GW à 2030 et un jalon à 10 GW à 2035. Ce dernier est un minimum à atteindre si l’on considère les besoins des filières industrielles estimées grâce à nos collectes à plus de 1 000 kt à cet horizon. Mais pour réaliser cette trajectoire, un des points fondamentaux est d’assurer aux producteurs d’hydrogène renouvelable et bas-carbone une bonne visibilité sur les conditions de développement de leurs projets et en particulier, l’accès à une électricité disponible en grande quantité et à un coût compétitif à travers des contrats de long terme et l’activation de leviers complémentaires. Cela permettra d’atteindre les objectifs de déploiement de la filière française de l’électrolyse, et notamment de produire en France des carburants de synthèse pour décarboner les secteurs du maritime et de l’aérien.” — Philippe Boucly, Président de France Hydrogène.
“Si la Stratégie lancée en 2020 a fait beaucoup pour le développement de l’offre avec le soutien à la production d’hydrogène décarboné et pour que nos champions industriels installent leurs usines d’équipements clés dans les territoires, la Stratégie révisée doit maintenant soutenir via une enveloppe dédiée la demande pour aider les clients à acheter ces équipements. Ce besoin est d’autant plus prégnant sur le segment de la mobilité routière qui nécessite un plan pour soutenir le déploiement des premiers milliers de véhicules mais aussi pour s’assurer d’un maillage cohérent de l’infrastructure de recharge sur le territoire national. Ainsi, les objectifs liés au règlement européen AFIR pour le déploiement des stations de recharge sont insuffisants et doivent être relevés.” — Valérie Bouillon-Delporte, Co-Présidente de France Hydrogène.
La réponse exhaustive de France Hydrogène à la consultation est en ligne.