Quelles sont les obligations pour le traitement des biodéchets ?
Paul Beguerie. À partir du 1er janvier 2024, les collectivités devront mettre à disposition des citoyens des solutions de tri à la source de leurs déchets alimentaires. Autrement dit, les usagers seront encouragés à ne plus déposer leurs déchets de cuisine dans la poubelle des ordures ménagères. Une obligation dictée par la loi Agec (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) de février 2020, qui impose le recyclage et la mise en place de nouvelles filières. La nouvelle réglementation à horizon 2024 va générer un nouveau flux de déchets organiques issus des ménages, estimé à 13 millions de tonnes par an. Depuis 2016, les restaurants publics ou privés (restauration collective incluse) produisant plus de 10 tonnes de biodéchets par an sont dans l’obligation de les trier et de les valoriser. Le 1er janvier 2023, ce seuil est passé à 5 tonnes de biodéchets par an. Au 1er janvier 2024, l’ensemble des producteurs de biodéchets seront concernés par le tri à la source.
Au-delà de l’aspect réglementaire, cette valorisation des déchets est l’opportunité pour les collectivités de répondre aux enjeux d’économie circulaire sur leur territoire. Les biodéchets peuvent être ainsi orientés vers des installations industrielles locales de valorisation, plateformes de compostage ou unités de méthanisation.
Quels sont les avantages de la méthanisation ?
Parmi les solutions, la méthanisation permet la production de nouvelles ressources énergétiques et agronomiques sur les territoires. Elle s’inscrit dans l’objectif national de la Loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 (LTECV) qui prévoit le développement des énergies renouvelables à hauteur de 32 % d’ici 2030.
La méthanisation est un processus de traitement écologiquement responsable qui permet la production d’énergie verte. Chaque année, plus de 100 000 tonnes de déchets organiques sont valorisés grâce aux 5 sites de méthanisation de SUEZ et à ses 500 partenaires présents sur le territoire français.
Ce traitement naturel des déchets organiques, par fermentation anaérobie, permet de produire du biogaz et du digestat (produit issu de la digestion). Le biogaz est transformé en nouvelles énergies : soit en énergie électrique et thermique par cogénération, soit en biométhane injecté sur le réseau après épuration. Le digestat est, quant à lui, valorisé par compostage ou par épandage. Riche en azote, en phosphore et en minéraux, son retour à la terre permet l’amélioration de la qualité des sols sur le territoire. Véritable alternative aux énergies fossiles en voie de raréfaction et aux coûts fluctuants, il constitue un excellent engrais naturel indispensable à la croissance des plantes.
Quel accompagnement SUEZ propose-t-il aux collectivités, industriels et agriculteurs dans la gestion des déchets vers la méthanisation ?
Nous sommes présents sur toute la chaîne de valeur de la méthanisation : développement et financement, ingénierie et construction, exploitation et optimisation, retour au sol, captation et valorisation du CO2. Face aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques que représente la gestion des biodéchets, notre objectif est d’accompagner les clients collectivités et industriels mais aussi les entreprises, les agriculteurs et coopératives, en proposant des services clés en main sur toute la chaîne de valorisation des déchets et matières organiques. Nos solutions s’adaptent à chaque producteur et à chacun des territoires ruraux et urbains : outils pédagogiques, solutions pratiques de tri à la source, moyens de collecte et filières de valorisation. La méthanisation est un processus de traitement parfaitement maîtrisé par SUEZ en conformité avec la règlementation en vigueur. Nos experts SUEZ accompagnent les clients dans le choix du procédé de valorisation le plus adapté et le plus local possible. SUEZ collecte et valorise de nombreuses matières organiques, déchets alimentaires des usagers ou de la restauration mais aussi co-produits de l’industrie agro-alimentaire, déchets agricoles…
Comment fonctionne ce système ?
Les biodéchets destinés à la méthanisation sont réceptionnés sur l’une de nos unités. L’étape de préparation des biodéchets à la méthanisation est cruciale dans le process. Ces biodéchets doivent en effet passer en déconditionnement, qui permet de séparer les corps étrangers des matières organiques. De l’eau est ensuite ajoutée au mélange pour obtenir une soupe de matières organiques homogène qui est hygiénisée pour supprimer les micro-organismes. Nos experts SUEZ ont une solide connaissance du processus global, ils s’appuient sur des outils digitaux qui permettent de quantifier en amont le pouvoir méthanogène des soupes obtenues. La qualité de la soupe conditionne le bon fonctionnement du méthaniseur et la quantité de biogaz produite. Ce mélange est alors introduit dans le méthaniseur dans lequel il va séjourner pendant plusieurs jours dans des cuves hermétiques sans oxygène. Le processus de digestion produit du biogaz, récupéré en haut de la cuve. Le biométhane obtenu après épuration peut être injecté directement dans les réseaux pour alimenter des usages industriels (chaleur), domestiques (chauffage, eau chaude) ou carburant (BioGNV). Le processus de méthanisation produit également du digestat, utilisé comme fertilisant par les agriculteurs et paysagistes de proximité.
En quoi SUEZ contribue-t-il à rendre ce processus de méthanisation toujours plus performant et innovant ?
Face à l’augmentation significative des volumes de biodéchets et en réponse aux besoins des collectivités et industriels, SUEZ optimise ses process, favorise le développement de solutions visant à réduire son empreinte carbone et développe ses positions, avec par exemple :
- l’acquisition et l’ouverture de nouveaux sites, le développement de partenariats avec des acteurs locaux sur les territoires où son maillage est insuffisant ;
- l’optimisation des unités de méthanisation grâce à des outils digitaux et analytiques performants : IR-SCAN® (analyse et caractérisation de la matière), MeMo® indus (supervision et aide à la décision pour les méthaniseurs industriels) et SNAC® (mini-laboratoire digital pour le suivi biologique du méthaniseur) ;
- le développement de nouveaux process industriels visant à produire toujours plus d’énergie verte.
Le développement de ces nouvelles solutions s’appuie sur le « BioResourceLab », centre international de recherche et d’innovation du Groupe SUEZ, basé à Narbonne. Ce centre est dédié à l’étude des déchets organiques et à l’amélioration des procédés de valorisation afin d’apporter des réponses concrètes aux défis démographique, climatique et de raréfaction des ressources.
Pour un producteur de déchets organiques, comment prendre contact avec SUEZ ?
L’offre organix est une solution d’accompagnement clé en main dans la prise en charge des déchets organiques, de leur collecte à leur valorisation. Grâce à organix, tout producteur de déchets organiques peut rentrer en contact avec les différents experts en valorisation et optimiser sa filière déchets. Lorsqu’un producteur renseigne ses coordonnées sur organix, les équipes prennent contact avec lui sous 48 h pour initier une réponse à son besoin.
Plus d’informations : https://organix.SUEZ.fr/
