La sécurité et la prévention des risques sont des enjeux incontournables pour les exploitations produisant du biogaz. Classées parmi les ICPE (Installations classées pour l’environnement), elles se doivent d’être très rigoureuses sur les bonnes pratiques à appliquer.
Étienne Halbin, formateur au sein de l’EPL AGRO-CFPPA de la Meuse et Alice L’Hostis, directrice du CTBM (Centre technique national du biogaz et de la méthanisation), nous parlent de ce volet essentiel et de sa place dans les formations dispensées en méthanisation.
La sécurité et la prévention, des enjeux capitaux
Étienne Halbin : « Les retours d’expérience métier et la consultation des professionnels nous ont fait rapidement prendre conscience de l’enjeu de la sécurité dans les unités de méthanisation. Les risques toxiques (H2S…), d’explosion (CH4) et autres sources d’accident sont omniprésents dans les unités de méthanisation. »
Alice L’Hostis : « La sécurité gaz est un des volets de progression pour la prévention des risques au sein des exploitations en activité et en chantier. La filière dans son ensemble a besoin de développer et diffuser une culture de la sécurité à tous les niveaux : conception des exploitations, procédures adaptées, investissement et port des équipements de protection individuelle. »
Un label : Qualimétha
Alice L’Hostis : « Le groupe de travail Formations assure des échanges réguliers entre acteurs concernés. Le label Qualimétha (pour la conception et la réalisation des unités) monte en exigences dans sa deuxième version, qui entrera en vigueur en juillet 2023. »
Un incontournable pour valider la formation
Étienne Halbin : « La sécurité est prise en compte dans les référentiels de certification des diplômes et donc dans les évaluations. Tout manquement à la sécurité est un motif de non-validation d’une capacité. Ainsi, dans nos processus de formation, dès les premières heures et avant la première visite, une sensibilisation à la sécurité est donnée puis est évaluée par QCM. Si le seuil n’est pas atteint, une sensibilisation est effectuée à nouveau auprès de l’apprenant. »
Un volet intégré à chaque étape du cursus
Dès l’entrée en formation, les EPI (Équipements de protection individuelle) comprenant les chaussures de sécurité, la veste fluorescente, les casques et détecteurs 4 gaz doivent être portés lors des visites et périodes en entreprise. Puis la sécurité est abordée de manière plus approfondie dans chaque module. Par exemple, pour les CS RUMA, une intervention de Sébastien Evanno (responsable Étude et recherche et expert senior en sécurité industrielle) est prévue sur la prévention des risques et des impacts des unités de méthanisation (avec évaluation et délivrance d’une attestation de réussite) sur une journée. CH4 Process et Prodeval interviennent dans un module de quatre jours sur la sécurité dans le cadre de maintenance.
Un outil de simulation de ronde
Alice L’Hostis : « Depuis cette année, l’outil de simulation Simumétha est utilisé. Cet outil, accessible sur ordinateur, présente une unité de méthanisation virtuelle où le responsable d’unité – ici la personne en formation – intervient. À chaque étape de la ronde quotidienne, le candidat doit opérer des choix en lien avec la sécurité puis ses choix sont évalués. La mise au point de cet outil a été conduite par le CTBM (ATEE) avec la collaboration de professionnels experts : formation, exploitants, bureaux d’études. Bon complément au dispositif actuel, il permet de mettre en pratique les notions abordées. Les premiers utilisateurs sont très satisfaits de cet outil facile d’accès et ludique. »