La filière du biogaz est récente, en plein développement, et englobe des métiers variés. C’est pourquoi les professionnels qui y travaillent viennent de différents horizons. Certains ont opéré une reconversion, d’autres ont ajouté à leur bagage de départ l’expérience et les formations complémentaires. Ici, on cherche toutes sortes de talents. Alors, bienvenue à tous !
De l’informatique à la vente d’unités de méthanisation
Sylvain Masnada a travaillé quatorze ans dans l’informatique. À 38 ans, il décide de se réorienter dans le secteur des énergies renouvelables et suit alors des cours en ligne gratuits, le soir après le travail, et y découvre la méthanisation. « Je me suis alors dit : c’est ce que je veux faire » nous raconte-t-il. Après avoir suivi le DU « Mise en œuvre d’une unité de méthanisation » à Bar-le-Duc, il est aujourd’hui directeur commercial pour la société Méthalac. Sylvain affirme que son expérience professionnelle précédente a été un véritable atout pour sa nouvelle activité : « Se reconvertir sur le tard n’est absolument pas un problème, au contraire, on sait ce qu’on veut, on se donne les moyens de réussir ». Désirant travailler dans la vente d’unités, Sylvain contacte le plus d’unités de méthanisation possible pour y effectuer ses stages : au total 12 unités pour 16 semaines de stage ! « J’ai pu me mettre à la place des exploitants, bien connaître leur quotidien et leurs contraintes. C’est plus facile de vendre un produit quand on le connaît bien et quand on comprend le quotidien des exploitants. Je me suis impliqué à 200 % pour y arriver. Il faut développer un réseau, être proactif » explique Sylvain. Ses missions sont aujourd’hui très variées : présence sur des salons, visites chez les agriculteurs, collaboration avec les bureaux d’études, soutien pour défendre un projet, rédaction d’offres en télétravail, présence au bureau pour échanger avec ses collègues, développements commerciaux à l’étranger… Il est d’ailleurs en attente d’un visa pour partir s’installer pendant un an à Chicago avec sa famille et développer le marché nord-américain pour Méthalac ! Sylvain nous l’affirme : son métier est passionnant et il adore travailler au sein d’une équipe de passionnés.
De caviste à technicienne méthanisation
En 2019, Audrey Thouvenin vend l’entreprise qu’elle posséde depuis quinze ans, la Cave du Faubourg à Nancy, car elle a en projet de partir à l’étranger avec son compagnon et sa fille. Mais le projet n’aboutit pas. « Même si j’ai adoré exercer ce métier, je n’avais pas envie de me relancer dans l’univers du vin, j’avais envie de changer. J’ai réfléchi à une activité en rapport avec les énergies renouvelables et/ou les animaux, un métier polyvalent où je puisse travailler à l’extérieur. Le rapport à la terre et à l’alimentation m’a toujours attirée. La visite de vignerons dans mon ancien métier me tenait à cœur, aller sur le terrain, j’adore ! » raconte Audrey Thouvenin. Elle tombe alors par hasard sur une proposition de formation en méthanisation. « Je ne savais absolument pas de quoi il était question. Mais j’étais attirée, intriguée, et je me suis renseignée sur le sujet. Puis c’était parti ! J’avoue qu’au départ ce fut un vrai challenge car lorsque j’ai vu le programme des cours, je me suis dit que je n’y connaissais rien. Je me souviendrai toujours de la première visite d’un site de méthanisation, le premier ou deuxième jour de la formation… un grand moment de solitude. Mais ça m’intéressait énormément alors j’ai travaillé et ça a payé… Je me sens maintenant si bien dans ce nouveau métier ! »
De responsable d’exploitation en arboriculture fruitière à responsable technique biogaz
Après une formation de chimiste, Antoine Piron se reconvertit dans le monde agricole en 2004, en arboriculture fruitière. Il est responsable d’exploitation pendant dix ans. En découvrant un article traitant de méthanisation et au regard de ses connaissances en biochimie, chimie et de son expérience dans le monde agricole, il est immédiatement interpellé et décide d’arrêter son travail pour suivre le DU « Mise en œuvre d’une unité de méthanisation » délivré par l’ENSAIA et l’EPL Agro de la Meuse. Il suit alors un stage chez un constructeur d’unités de méthanisation (Biogaz Hochreiter) pour faire du dimensionnement technique et du suivi biologique. « Puis j’ai intégré le bureau d’études Opale Énergies Naturelles où j’ai occupé le poste de chef de projets biogaz pendant presque cinq ans. Et me voici donc aujourd’hui responsable technique biogaz chez Ener-Agri France. » explique Antoine Piron. Ses missions ? La mise en place et le développement de l’activité en France, en région Centre pour sa part, le suivi biologique et technique complet, l’optimisation des performances des installations biogaz, le conseil et la vente de solutions techniques adaptées. Son métier lui offre une grande flexibilité puisqu’il évolue en télétravail avec en moyenne 3–4 jours de déplacement chez les clients et 1–2 jours chez lui afin de rédiger des rapports techniques, assurer le suivi et le reporting de ses installations.»
Ouvrier du bâtiment, scaphandrier, électricien… et technicien de maintenance biogaz !
Passionné par la technique, Idris Benali a touché à différents métiers : après plusieurs années comme technicien de maintenance dans le bâtiment en Algérie, il se met à son compte comme scaphandrier, puis suit une formation d’électricien. Arrivé en France, il s’essaie comme moniteur en centre pour mineurs. Mais ce passionné de technique revient vite vers le bâtiment comme monteur en chauffage et climatisation. « Au début de la période Covid, le contrat que j’avais en Suisse a pris fin. J’ai vu une annonce pour devenir technicien de maintenance biogaz. Même si je ne connaissais pas vraiment cette filière, cette annonce m’a tout de suite intéressé. J’ai donc intégré la formation de seize mois de l’Institut des ressources industrielles (IRI) de Lyon, en alternance avec la société Deltalys, puis j’ai intégré le poste de responsable en maintenance. » Interventions chez des clients, maintenance préventive et parfois curative… ses missions sont diverses. Il nous explique : « La maintenance est indispensable pour une entreprise industrielle. Elle vise à faire des économies en évitant les pannes et les coûts de défaillances. Elle permet aussi de travailler en sécurité pour tous les intervenants. Le fait de travailler pour la production d’énergie renouvelable et de contribuer à la performance et à la sécurité de ces sites de production a du sens pour moi. »