L’électromobilité pourrait être l’un des catalyseurs de l’évolution vers la mobilité durable, qui privilégie la combinaison de tous les modes de déplacement et le partage plutôt que la possession.
L’électromobilité, une composante essentielle de la transition énergétique et de la ville durable
L’électromobilité est à la croisée de plusieurs enjeux. Environnementaux tout d’abord, car le secteur des transports est le premier émetteur de CO2 en France, avec 36 % des émissions nationales. Au niveau de la qualité de l’air, les polluants atmosphériques représentent un enjeu sanitaire majeur. Or, en Europe, le secteur des transports est responsable d’une part importante des émissions d’oxydes d’azote, d’oxydes de soufre, de monoxyde de carbone, de composés organiques volatils et de particules.
L’enjeu est également économique. En effet, la France étant dépendante à 98,6 % des importations pour sa consommation de pétrole, sa facture énergétique s’élevait à 68,7 milliards d’euros en 2012, dont 55 milliards pour le pétrole (Commissariat général au développement durable, chiffres clés de l’énergie 2013, février 2014). Enfin, il s’agit de considérer l’aspect social. L’accès à l’emploi et le fonctionnement de l’activité économique passe par la mobilité et fatalement par les nuisances liées au transport : pollution, congestion, bruit.
La réponse à ces enjeux du secteur des transports passe par une amélioration de l’efficacité énergétique des différents modes de transports et par une modification des comportements. Le véhicule électrique s’inscrit dans le panel des solutions à développer. Les atouts du véhicule électrique résident en effet dans sa capacité de :
- Diversification énergétique du secteur des transports (apportant ainsi une opportunité de réduire la facture énergétique française) ;
- Réduction des émissions de gaz à effet de serre ;
- Amélioration de la qualité de l’air en ville (grâce à des émissions nulles à l’échappement) ;
- Réduction des nuisances sonores.
Les actions de l’Ademe en faveur de l’électromobilité
L’Ademe intervient dans plusieurs domaines :
- L’acquisition de connaissances via des études et analyses qui sont indispensables dans le cadre d’une filière émergente ;
- L’expérimentation et l’évaluation de concepts technologiques avec des retours d’expérience qui permettent d’éclairer les choix technologiques en fonction des usages ;
- Le soutien à la mise en place de la filière, notamment en favorisant le déploiement des infrastructures de recharge par le biais du Programme d’Investissements d’Avenir (programme Véhicule du futur).
L’électromobilité est un des leviers d’une évolution vers la mobilité durable
Le véhicule électrique tire toute sa pertinence économique et environnementale lorsqu’il se substitue à un véhicule thermique utilisé intensément. Son développement nous invite à repenser la mobilité et les usages de la voiture. Les services de mobilité associés à la technologie électrique peuvent accélérer la transition vers de nouveaux modes de déplacement optimisant l’utilisation du véhicule et n’imposant plus sa possession.
C’est donc en travaillant simultanément sur des composantes technologiques, organisationnelles et comportementales que l’Ademe agit en faveur d’une mobilité durale, et en particulier de l’électromobilité. Différents modes d’actions sont disponibles pour améliorer la mobilité notamment en zone urbaine. La maîtrise de la demande de transports relève à la fois du comportement et de l’organisation. Elle peut passer par des démarches collectives, par l’aménagement et la localisation des activités de façon à limiter au maximum les déplacements des particuliers et de marchandises, le télétravail, l’e‑commerce. Cela implique également un transfert vers les modes de déplacement doux (vélo, marche à pied, transports en commun…) et les services tels que l’autopartage, le transport à la demande, le covoiturage…
L’Ademe apporte son expertise systématique pour exploiter tout le potentiel de l’électromobilité, notamment en encourageant l’utilisation du véhicule électrique comme un maillon d’une gestion énergétique plus intelligente. En coordonnant les modes de recharge avec les capacités du réseau d’électricité, les véhicules électriques peuvent en effet participer à l’amélioration de l’efficacité énergétique. Les potentiels du véhicule électrique s’inscrivent dans une dynamique vertueuse qui associe par exemple énergies renouvelables, véhicules électriques, réseaux électriques intelligents et stockage stationnaire de l’électricité grâce, par exemple, à des batteries de véhicules électriques utilisées en seconde vie. Le projet ABattReLife, soutenu par l’Ademe dans le cadre d’un programme Européen ERANET+ du 7e PCRD, apporte des résultats probants sur les opportunités d’une telle solution.