Les produits de construction biosourcés sont fabriqués à partir de matières premières végétales ou animales renouvelables.
Des produits variés, encore peu utilisés
Hormis le bois, les principaux produits biosourcés sont : la ouate de cellulose, le chanvre, le lin, la paille (de blé), la laine de mouton, les plumes de canard, les textiles recyclés (coton). Leur utilisation est encore peu développée dans le secteur du bâtiment. Ils trouvent leur application majoritairement dans le domaine de l’isolation thermique et acoustique et, pour le chanvre, dans la formulation de bétons (légers).
Les isolants biosourcés représentent environ 5 % du marché de l’isolation (les isolants en fibre de bois assurant la moitié de cette part). Les produits biosourcés ont plusieurs intérêts : renouvelabilité, stockage de CO2, transformation et fabrication nécessitant peu d’énergie (contenu énergétique ou « énergie grise » faible), potentiel de production locale (régionale ou nationale) limitant les distances de transport, maintien ou création d’emplois locaux et ruraux.
Règles à respecter
Les produits biosourcés doivent respecter les exigences de performances techniques (mécaniques, thermiques, acoustiques, comportement au feu…) et de durabilité correspondant aux applications et usages revendiqués. Ces produits font l’objet d’un avis technique (délivré par le CSTB), d’une certification Acermi, d’un agrément technique européen ou encore de règles pour leur mise en œuvre (DTU ou règles professionnelles). Ces documents sont indispensables pour obtenir une assurabilité des constructions dans lesquelles ils sont utilisés. Concernant les plus récents, il faut noter les règles professionnelles pour la construction en paille et la mise en œuvre des bétons de chanvre (sols, murs et toitures), validées et publiées respectivement en octobre 2011 et juillet 2012 par la Commission prévention produits (C2P) de l’Agence qualité construction (AQC).
Impacts à considérer
Sur le plan environnemental, les matériaux biosourcés sont considérés comme naturels ou comme des écomatériaux inoffensifs pour l’Homme et sa santé. Mais, comme pour tout produit de construction, ils sont constitués de matériaux transformés et ayant subi un processus de fabrication et de mise en œuvre. Ils contiennent des produits connexes et des additifs dans des proportions variables, qui servent à améliorer leurs performances, assurer leur pérennité ou faciliter leur mise en œuvre : liants (polyesters) pour leur cohésion et leur durabilité, retardateurs de feu, pesticides (insecticides et fongicides).
Enfin, les produits biosourcés génèrent eux aussi des impacts environnementaux sur l’ensemble de leur cycle de vie (émission de CO2, pollution de l’eau et de l’air, épuisement des ressources, production de déchets…), notamment lors de la phase de fabrication.
Ces impacts peuvent être présentés sous forme de fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES), regroupées au sein de la base INIES. Hormis les produits bois (plus de 30 FDES), s’y trouvent quelques produits biosourcés.
Bâtiments biosourcés
Afin de valoriser l’utilisation des produits biosourcés, un décret instaurant un label « bâtiment biosourcé » a été publié en avril 2012. L’arrêté du 19 décembre 2012 précise le contenu et les conditions d’attribution de celui-ci. Il prévoit différents niveaux correspondant à des taux d’incorporation de matière biosourcée en fonction du type de bâtiment (maisons individuelles, logements collectifs, bureaux, etc.).
Source : ademe.fr