Au bout de quelques années, les méthaniseurs soumis à des gaz corrosifs comme le H2S finissent par s’abimer. Si une maintenance continue est nécessaire, il faut parfois aussi aller vers une réfection d’une partie de l’installation. Une prévention bien menée permet de préserver, mais aussi d’économiser.
À partir de 8 ans d’âge, il y a forcément des éléments à revoir, indique d’emblée Benjamin Chevallier, chef de projet BST France, et une inspection entre 8 et 10 ans est selon moi inévitable. En Allemagne, une bâche comporte une date de péremption. »
Prévenir plutôt que guérir
« Les gestionnaires d’unités de méthanisation font régulièrement une inspection visuelle et une inspection des fuites de gaz. Assurance ou banque peuvent demander des contrôles récurrents de sécurité et BST France propose bien entendu des contrats de maintenance préventive annuelle. Il y a bien sûr des signes : fuite de gaz, bris de machine… Mais tout n’est pas visible. Lors d’une vérification d’un agitateur, nous avons vu que la charpente était en train de s’écrouler ! Mais sur certains éléments, il faut vraiment ouvrir pour savoir. Cela suppose de faire un bilan complet. Il faut donc choisir un partenaire de confiance qui sache faire le bon diagnostic et aussi la bonne rénovation. Mais si l’on attend trop longtemps, cela risque de coûter plus cher, car au lieu d’une simple réfection, c’est peut-être la structure même qu’il faudra changer. Dans une cuve, si le béton est attaqué et que la ferraille est corrodée, il y a un point de non-retour. »
La couverture
« Il y a plusieurs points principaux à traiter lors d’une réfection ou restauration. En premier lieu, la couverture à bâche flottante et le gazomètre sont des éléments fonctionnels essentiels de toute installation de production de biogaz. Ils assurent une fermeture étanche aux odeurs et aux gaz, résistent de manière fiable au vent et aux intempéries et sont la solution idéale pour l’optimisation des installations existantes. Souvent, le remplacement d’un ancien toit est déjà rentable après quelques années ! Si on envisage le remplacement de la couverture, on peut réfléchir à augmenter la capacité de stockage de gaz, afin, par exemple, de pouvoir faire face à des creux dans la consommation d’énergie sur le réseau (on stocke le gaz au lieu de le torcher).
Afin de savoir si votre toiture est toujours étanche, il faut effectuer des relevés à l’aide d’une caméra de détection. »
La cuve
« Autre élément, la cuve peut être sédimentée. Il y a donc moins de volume pour le process, le temps de séjour se retrouve raccourci, et par conséquent, tout le potentiel méthanogène des intrants n’est pas utilisé correctement. Dans certains cas, les amas de sédiments sont tellement importants qu’il n’est plus possible d’agiter correctement. C’est relativement simple à solutionner : il suffit de faire un curage, même si les moyens à mettre en œuvre sont importants (grue à grappin, chargeuse, suceuse).
Autre risque, celui que le béton de la cuve se désagrège. Le plus souvent, c’est sous l’effet extrêmement corrosif du sulfure d’hydrogène (H2S) que le béton se dissout. Ce phénomène s’observe sur la partie de béton en contact avec le gaz, au-dessus du niveau de substrat. Dans ce cas, il faut procéder en plusieurs étapes en fonction des dégradations. Élimination par sablage du revêtement de surface, enduits des zones corrodées et traitement de surface neuf. Point très sensible également, la liaison parois/couverture doit être toujours parfaitement solide, et étanche.
D’autres problèmes pouvant également être observés : mâts d’agitateurs défectueux, charpente cassée, filet de désulfuration arraché, canalisations immergées brisées… Dans tous les cas, nos équipes peuvent intervenir pour résoudre le problème. Mais la prévention, à temps, planifiée avec votre prestataire, reste toujours plus économique. »