Les coûts d’exploitation sont importants dans une unité de méthanisation. Parmi ceux-ci, la maintenance régulière est un investissement sur la durée de l’unité.
Aujourd’hui, les gestionnaires peuvent se faire aider par des logiciels de suivis qui analysent les flux de matière et leurs caractéristiques à l’aide de capteurs ou préviennent des maintenances préventives. Le nettoyage, l’entretien régulier réalisé en interne ou avec les services de professionnels permet de prolonger les différents éléments qui composent l’unité de méthanisation. Des méthaniseurs, même anciens, peuvent être équipés pour une meilleure facilité de maintenance. En plus des obligations de maintenance réglementaire (ICPE…), certaines opérations sont à effectuer régulièrement, comme le remplissage et l’entretien régulier des soupapes biogaz, l’étalonnage régulier des capteurs et tests (1 fois par an), le graissage/vidange des pièces mécaniques selon les préconisations du fabricant, la vérification de l’étanchéité des gazomètres (annuelle), les resserrages mécaniques, électriques et thermographies, la manipulation régulière des vannes (liste non exhaustive).
Maintenance prévisionnelle
Plus une panne est détectée tôt, moins elle coûtera, c’est l’objectif de la maintenance prévisionnelle. Souvent dénommée maintenance prédictive (anglicisme), elle désigne une démarche de maintenance visant à anticiper et prévenir, par des actions de maintenance classiques (réglages, entretien, remplacement, etc.), des pertes de performance, des dégradations ou des pannes d’équipements. Cela permet d’éviter d’arriver à un point de non-retour, avec des dégâts, réparations et indisponibilités qui seraient plus coûteuses. Ainsi, les couteaux/broyeurs pour incorporer les intrants, les agitateurs et pompes pour mettre en mouvement la matière, les compresseurs/moteurs de l’épuration ou de la cogénération, sont autant de matériels qui, si en panne ou endommagés, pénalisent fortement le bon fonctionnement général, et donc la production et vente d’énergie. Là encore, il existe des systèmes intéressant comme les capteurs WAVELY. Non intrusifs, ils surveillent les sons et les vibrations pour détecter des anomalies sur les parties mécaniques. Autre équipement, le Power Adapt, de la société ECO-ADAPT, permet la surveillance de la consommation électrique et diagnostique les machines tournantes à partir du signal électrique.
Rénover à temps
Cependant, au bout de quelques années, les méthaniseurs qui sont soumis à des gaz corrosifs comme le H2S finissent par s’abimer. Si une maintenance continue et attentive est nécessaire, il faut parfois aussi aller vers une réfection d’une partie de l’installation. Il existe des signes avant-coureurs à surveiller tels qu’une surconsommation d’huile d’un réducteur, une diminution du débit d’une pompe, l’usure des couteaux d’un broyeur, une odeur inhabituelle de biogaz, une variation de la qualité du biogaz, un changement dans la consommation électrique d’un équipement… Un curage est aussi inévitable tous les 4 à 10 ans selon la nature des intrants et le système d’introduction (préparation des matières, type d’intrants, etc.).
Une prévention bien menée permet de préserver, mais aussi d’économiser. « Il suffit de 5 % de perte de gaz au niveau de la cuve d’une installation de 500 kW pour entraîner des dépenses supplémentaires allant jusqu’à 450 tonnes de substrat par an (sans parler des effets sur la couche d’ozone !), indique Benjamin Chevalier de BST France. En d’autres termes, une perte de plusieurs dizaines de milliers d’euros qui peut être facilement évitée par une rénovation en temps utile ! »
