Plus de 200 acteurs défendent une décarbonation efficace et pragmatique du transport avec le biométhane carburant. En écartant les biocarburants dont le biométhane au seul profit de l’électrique et de l’hydrogène, l’Europe mettrait en péril la Transition écologique sur le transport routier.
Le 14 février dernier, la Commission européenne publiait sa proposition de règlement CO2 pour les véhicules lourds du transport routier de marchandises et de personnes. À l’horizon 2030 pour les bus et 2040 pour les poids lourds et les autocars, seules les technologies électriques et hydrogènes seraient autorisées pour renouveler ces véhicules. Des solutions alternatives existent et sont disponibles dès aujourd’hui pour contribuer de manière concrète, économique et écologique à l’abandon des carburants fossiles. L’absence de neutralité technologique et d’analyse en cycle de vie des carburants compromet l’atteinte de nos objectifs climatiques.
Chacun comprend aisément l’importance de considérer l’impact carbone des énergies sur l’ensemble de leur cycle de vie. Ce n’est pas le choix de la Commission européenne qui retient une approche de calcul uniquement au « pot d’échappement ». Aussi, elle ne distingue pas l’électricité renouvelable de celle produite à partir de charbon ; et elle ne fait pas de différence entre un hydrogène bas carbone et sa version fortement carbonée. Analysés en cycle de vie, les véhicules roulant au biométhane (BioGNV), génèrent en moyenne 80 % d’émissions de CO2 en moins par rapport aux véhicules Diesel classés « Euro 6 ». Des études réalisées par IFP Energies nouvelles (IFPEN) et Carbone 4, respectivement en 2019 et en 2020, montrent que les véhicules roulant au BioGNV ont une empreinte carbone comparable à celle des véhicules électriques en France.
C’est pourquoi 200 acteurs ont signé cette tribune :
Nous, acteurs économiques, organisations patronales et professionnelles, collectivités et personnalités politiques de toutes sensibilités, associations et organisations environnementales, appelons dans les prochaines semaines à :
- Respecter le principe de neutralité technologique pour tirer parti de toutes les solutions de décarbonation du transport, en intégrant des objectifs d’incorporation de carburants renouvelables tels que définis par la directive RED ;
- Travailler à l’élimination progressive des combustibles fossiles en tirant parti de toutes les alternatives renouvelables ;
- Assurer la compétitivité du BioGNV par un accompagnement adapté.