Nature is Bike, le festival du gravel et de l’aventure à vélo

Située au cœur du troisième vignoble de France et du Val de Loire, Angers, qui mêle beauté et dynamisme de la ville aux bienfaits de la nature, s’inscrit parfaitement dans la nouvelle attractivité pour les villes de taille moyenne. Avec une véritable politique de mobilité douce, elle accompagne la montée en puissance de la pratique du vélo et de l’hybridation des moyens de transport. Focus sur l’événement « Nature is Bike, le festival du gravel et de l’aventure à vélo », qui revient pour sa 3^e édition du 16 au 18 juin 2023. Au-delà de l’événement, c’est un accélérateur de transition écologique pour le territoire angevin via la prise de conscience et la sensibilisation à de nouvelles pratiques éco-responsables.

Green Innovation. Angers est régulièrement en tête des classements en matière d’attractivité et de ville où il fait bon vivre. Comment expliquez-vous cela ? 

Thierry Gintrand. Située à seulement 90 minutes de Paris, c’est une ville à taille humaine, agréable à vivre, à deux pas de la nature où l’on fait quasiment tout à pied, un atout important aussi pour le tourisme d’agrément ou le tourisme d’affaires. Au mois de juillet prochain, une deuxième ligne de tram viendra structurer le réseau et consolider le dynamisme économique très fort de la ville. Angers est également la première “ville verte” de France, capitale du végétal, où de nombreux événements ont lieu tels que le Congrès mondial de l’horticulture, le Salon du Végétal ou encore le SIVAL. On retrouve également l’Office communautaire des variétés végétales ainsi que le Pôle de compétitivité et le Campus du végétal. Beaucoup d’atouts à la fois sur ces filières et sur cette dynamique d’entreprises qui continuent de s’y implanter dans une harmonie et une optique de développement raisonné et durable. En 2017, la ville avait lancé le concours « Imagine Angers » sous la forme d’appels à projets urbains innovants, qui sont aujourd’hui en train de voir le jour. C’est une ville jeune et dynamique qui ne cesse d’évoluer, en témoigne le nombre d’étudiants qui a dépassé le cap des 40 000.

Votre démarche RSO vous a amené vers la certification ISO 20121 en mars 2023. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Cette certification n’est pas une fin en soi mais vient consolider notre démarche d’amélioration continue au quotidien. Nous avons souhaité mettre en place une véritable politique de développement durable ambitieuse, afin de construire un modèle qui soit économiquement viable tout en assumant les responsabilités sociétales et environnementales. Le tout, sous l’égide de Destination Angers, qui je le rappelle, englobe l’office de tourisme, le parc des expositions, le centre des congrès, organise et accueille des événements, et assure la promotion d’Angers. Peu de structures en France regroupent tous ces aspects, à la fois de gestion et de développement touristique. C’est une démarche collaborative où nous impliquons les exposants, les prestataires, les organisateurs mais aussi les visiteurs. Cela se traduit, entre autres, par la réduction de la consommation d’énergie, l’alimentation durable ou encore le référencement de marchés traiteurs avec les produits locaux. Nous avons également mis en place tout un dispositif de réduction et de valorisation des déchets, de gestion de tri et même de sur-tri.

Quelles sont les prochaines étapes ? 

La réalisation d’un bilan carbone pour aider à réduire nos émissions de gaz à effet de serre, la recherche de leviers d’actions mais aussi la formation du personnel afin qu’il puisse accompagner les clients dans des choix plus éco-responsables. Une des étapes concerne également le volet digital avec le transfert progressif de nos hébergements de sites web. Aujourd’hui, en tant que société publique locale, nous avons intégré sur nos marchés l’ensemble de ces clauses. C’est un gros chantier, ouvert en permanence dans une démarche d’amélioration continue. Dans une optique de tourisme durable, nous développons en parallèle des offres pour une itinérance douce et assurons la promotion responsable en remplaçant par exemple les magazines touristiques par des carnets de séjours personnalisés téléchargeables directement sur smartphone. Ce sont des éléments qui contribuent à avancer dans cette démarche mais nous ne comptons pas nous arrêter là. En effet, au-delà de l’obtention de l’ISO 20121, nous nous engagerons dès le mois d’octobre dans une démarche globale via le label « Destination Innovante Durable » par France Congrès. L’objectif est d’engager, non plus seulement notre société, mais l’ensemble du territoire à l’échelle d’Angers Loire Métropole, le tout à travers 8 enjeux et 26 actions.

Nature is Bike a reçu le label « Événement éco-engagé » niveau 2 du réseau REEVE en mars 2023. Pouvez-vous nous donner quelques axes de votre engagement en tant qu’organisateur ?

Cette labellisation s’intègre dans la démarche d’amélioration continue de Destination Angers pour l’écoresponsabilité de ses événements, mais aussi dans la culture gravel. Par exemple, sur notre festival, nous intervenons au niveau de la gestion des déchets, de la restauration durable, de la politique anti-gaspillage, de l’éco-conception de nos stands ou encore de l’économie d’énergie via des éclairages LED. Le volet transport sera notamment cette année un axe fort, avec la mise en place d’un « billet live » à l’échelle régionale avec la SNCF, qui permettra pour 5 euros de se rendre au festival. Nous avons également un partenariat avec Pony (vélos et trottinettes électriques en libre-service) et des codes de gratuité pour se rendre sur place. Une compensation de l’empreinte carbone sera mise en place via la redistribution à une association caritative de l’équivalent des dépenses carbone de nos partenaires. Enfin, nous travaillons également sur le volet covoiturage avec BlaBlaCar et Tictactrip.

Le festival revient pour sa 3^e édition, pouvez-vous nous en dire plus sur l’origine de cet événement ? 

Nature is Bike est né en 2019 de l’ambition de concevoir un événement qui soit le reflet de cet art de vivre du bien-être à Angers. Nous avons voulu créer le premier événement en France (et aujourd’hui en Europe) consacré au gravel et rassembler cette communauté si diversifiée. Ce projet, soutenu par Christophe Béchu alors maire d’Angers, aujourd’hui ministre de la Transition écologique, était audacieux. En effet, à l’époque peu de gens connaissaient ce vélo « couteau suisse » né dans le Midwest des États-Unis, léger, accessible et confortable, venu décomplexer la pratique du cyclisme traditionnel. C’est tout sauf une course de vélo. Utiliser un gravel est une pratique anticonformiste, une véritable philosophie axée sur la rencontre, l’échange, l’exploration, où l’on retrouve un vrai désir de renouer avec la nature. Elle s’inscrit dans une forme d’hybridation des mobilités en résonance avec l’hybridation de nos modes de vie actuels. Idéal pour aller au travail, partir en exploration, faire du sport, voyager : « Le gravel, c’est le vélo qui permet d’aller du coin de la rue au bout du monde » et c’est là l’essence même de la pratique. L’événement vitrine est Nature is Bike, mais derrière se trouve un territoire qui est un véritable centre névralgique pour les cyclistes puisqu’il se situe à la croisée de trois vélos-routes : La Vélo Francette, La Vallée du Loir et la Loire à Vélo. Nous sommes actuellement en train de construire une offre gravel à l’échelle d’Angers Loire Métropole et même au-delà du territoire, avec des parcours que nous mettons en place pour valoriser les circuits courts, sortir des sentiers battus et proposer un maillage du territoire un peu différent, permettant d’aller découvrir le petit producteur ou de passer visiter un château isolé. Cette démarche relève d’une philosophie et d’un véritable état d’esprit ; cela peut-être à la fois un sport, une discipline mais aussi une pratique très en connexion avec l’environnement qui permet de donner du sens à ses actions et de lever la tête du guidon.

Pouvez-vous nous parler des temps forts et nouveautés de cette 3^e édition ?

Le devoir de mémoire est très présent avec le débarquement depuis les côtes normandes jusqu’à Angers sur un circuit de 320 km. Nous avons créé un pont avec la Normandie mais aussi entre les générations dès la 2^e édition grâce, entre autres, à la formule 2 jours bikepacking qui a ouvert la ride à d’autres types de pratiquants. Nous cherchons à rassembler tous les profils, via un véritable festival avec à la fois un salon, 80 exposants et 120 marques présentes, mais également beaucoup d’animations et échanges. Une nouveauté cette année, le forum, très riche en enseignements et en rencontres, qui permettra d’accueillir autant d’anciens champions que « monsieur ou madame tout le monde », autour notamment de la thématique « à chacun son sommet ». Des animations au village pour enfants, des temps de sensibilisation à l’environnement à travers différents thèmes en association avec France Nature Environnement, et la présence de nombreux intervenants seront proposés. L’épreuve atypique, la « Gravel festive », offrira la possibilité de partir à la découverte de l’agglomération sur 40 km avec des points de ravitaillements et un concert près du lac dans la soirée autour d’un barbecue. Le lendemain matin aura lieu la « Race 200 », une nouvelle épreuve de 200 km en semi-autonomie, avec sections chronométrées pour ceux qui aiment le côté sportif. Nous avons également une épreuve de 50 km et de 100 km que nous ouvrirons cette année aux VTT. Enfin, nous retrouverons la saison 2 des « Secrets de Ramsar », en référence à la convention internationale signée en Iran afin de lutter pour la protection des zones humides. Au fil de l’eau, entre écluses, vignobles et étapes dans des sites emblématiques, les participants devront résoudre des énigmes en lien avec la biodiversité et la nature. Il existe bien une véritable soif d’authenticité, l’envie de casser les codes et de sortir des sentiers battus.