La gamme de véhicules fonctionnant au GNV s’est étendue au fil du temps. Autonomie, confort grâce à une motorisation plus silencieuse que le diesel, et bien sûr bilan CO2 excellent font la force de ce carburant. Les constructeurs ont cependant besoin d’une visibilité pour déployer encore plus leur gamme. Témoignage de Christophe Danel, référent techique de la société Dian, concessionnaire Scania.
Parmi les constructeurs, Scania possède la gamme de véhicules lourds la plus complète en énergie avec des motorisations électrique, hybride, B100 éthanol biodiésel et GNV. « Il nous fallait comprendre toutes les différentes énergies, c’est pourquoi chez Dian, concessionnaire Scania, j’ai travaillé à l’élaboration d’un guide blanc qui synthétise toutes les informations concernant les carburants alternatifs », explique Christophe Danel. Un livre qui fournit de nombreuses informations synthétiques est accessible sur demande sur le site Dian.fr.
Choix de l’énergie au cas par cas
« Nous avons créé un club dans notre région avec les acteurs filières. Les acheteurs de véhicule ont besoin d’avoir des analyses techniques, de comprendre pourquoi tel ou tel carburant implique des entretiens différents, quelles sont les contraintes, l’autonomie… Avec nos clients, nous faisons une analyse au cas par cas pour connaître la meilleure carburation possible en fonction de leurs besoins : GNV, électrique, hydrogène biodiesel…. Il n’est pas possible de décliner tous les modèles dans toutes les énergies. Nous partons du besoin des transporteurs pour définir le véhicule le plus approprié. L’autonomie est un critère important comme la logistique, mais il y a aussi des problématiques de conception de véhicule. Par exemple, Scania est en train d’homologuer un véhicule au gaz avec bras latéral, ce qui suppose de déplacer les réservoirs pour libérer le longeron. Mais chaque adaptation demande des homologations coûteuses. Toutes les adaptations ne sont pas possibles. En électrique par exemple, l’autonomie reste limitée à 300 km donc à des transports locaux (nous ne proposons que des 19 et 26 tonnes) ; en GNV, des adaptations sont nécessaires pour tenir compte de la place prise par les réservoirs. Il faut laisser au constructeur le temps de s’adapter. L’orientation politique c’est bien, mais le pragmatisme, c’est mieux ! »
Manque de visibilité
« Rien n’a été anticipé depuis le choc pétrolier de 1974 et l’on voudrait transformer le parc de véhicules dans des délais de 5 ou 10 ans, ce qui est impossible. Il faut mettre les véhicules aux normes, former le technicien, aménager les infrastructures… Comme on le voit, les responsables de la mise en place des ZFE multiplient les dérogations et retardent l’échéance, confrontés au mur de la réalité. Par ailleurs, les législations ne donnent pas la visibilité suffisante. Ainsi, Scania a dépensé de grosses sommes pour les véhicules éthanol et ceux-ci perdent leur intérêt du fait du passage en critère 1 des biodiesels (B100), pourtant moins vertueux. Enfin, le prix maximum acceptable économiquement par nos clients est de 2 €/kg. On estime grosso modo que 1 kg de gaz équivaut en énergie à 1 L de diesel. Les chauffeurs apprécient le GNV à l’usage, car il est silencieux et dispose d’une bonne autonomie. »
