L’accélération du développement de la filière hydrogène en France, en réponse à l’urgence des enjeux de transition énergétique, entraîne le développement et le déploiement de nombreux projets industriels et technologiques. Massification de la production d’hydrogène, développement des usages, dynamisation des écosystèmes territoriaux, autant de challenges que les nombreux acteurs de la filière ont commencé à relever.
Au‑delà de ces grands enjeux, d’autres aspects demeurent indispensables à la réussite et à la viabilité de la filière : l’acceptabilité sociale et la disponibilité de l’hydrogène qui sous-tendent des réponses en termes de sécurité et de fiabilité des systèmes et infrastructures sont en effet incontournables !
À titre d’illustration, les ateliers PCAET (Plan climat-air-énergie territorial) menés dans les territoires recueillent des informations précieuses auprès des citoyens. Consulté sur le thème de l’hydrogène, le public exprime souvent un avis favorable à ce nouveau vecteur énergétique, bien perçu comme énergie « renouvelable ». Toutefois, un des points fréquents de questionnement concerne la dangerosité de cette molécule, et la sécurité des nouveaux systèmes utilisant l’hydrogène, notamment pour la mobilité.
Spécialisée dans le domaine de la maîtrise des risques, Airbus Protect, filiale d’Airbus, a mis ses compétences au service de la filière hydrogène de manière à apporter des réponses à ces questions relatives à la sécurisation et à la fiabilisation des systèmes qui produisent, stockent, transportent et utilisent ce nouveau vecteur énergétique.
Comme le précise Pierre Sécher, en charge du développement des activités Hydrogène chez Airbus Protect, « la mission de notre société est double :
D’une part, sécuriser la filière hydrogène en proposant des prestations de conseil, d’étude, d’expertise, de formation, dans les domaines de la sécurité, de la sûreté et de la cybersécurité, mais également de l’environnement. La prise en compte de la durabilité des activités n’intègre plus seulement le volet économique ; l’impact des émissions de CO2 ou encore le risque climatique doivent être désormais appréhendés par les directions d’entreprises.
Le deuxième volet de cette mission consiste à prendre en compte ces risques et à optimiser les performances des systèmes et projets hydrogène, notamment en ce qui concerne la disponibilité opérationnelle. Pour cela, nous réalisons des prestations d’ingénierie système, des études de fiabilité et de maintenance dans une démarche de « “design to cost” » (par exemple, comment obtenir la meilleure disponibilité d’une installation de production et distribution d’hydrogène à un coût cible ou acceptable). Nous allons au-delà des performances techniques et prenons en compte le facteur humain, c’est-à-dire l’homme dans son environnement de travail, dès la phase de conception des systèmes ».
Safety, Cybersecurity, Sustainability by design
Avec plus de 1400 collaborateurs, Airbus Protect, nouvelle entité issue du rapprochement des activités d’Apsys et Airbus Cybersecurity Services, est très largement présente dans le secteur de l’aéronautique, sa filière d’origine.
L’ambition d’Airbus de développer l’avion à hydrogène d’ici à 2035 dans le cadre du programme ZEROe mobilise de nombreuses ressources d’Airbus Protect, reconnue comme le centre d’excellence du groupe sur les sujets « safety, cybersecurity, sustainability ». Les défis techniques imposés par l’utilisation d’hydrogène liquéfié sur les futurs avions impliquent de repenser toute la conception et de reconstruire les démonstrations de sécurité qui permettront aux autorités de délivrer le futur certificat de navigabilité. Effectuer les analyses de risques et de fiabilité très tôt dans la conception est d’ailleurs l’une des caractéristiques issues de l’aéronautique qu’Airbus Protect souhaite mettre à profit pour de nombreux projets industriels de la filière hydrogène.
Un des atouts d’Airbus Protect est sa capacité à appréhender les enjeux de maîtrise des risques sur les futures infrastructures aéroportuaires qui vont devoir, en s’ouvrant à la filière hydrogène, se transformer en répondant aux contraintes technologiques et réglementaires.
« Notre appartenance à Airbus nous permet de valoriser des transferts de savoir-faire entre secteurs industriels », souligne Pierre Sécher.
Car les consultants d’Airbus Protect exportent leur expertise depuis plus de 35 ans dans d’autres secteurs industriels.
Dans le domaine de la mobilité, d’une part, Airbus Protect intervient dans les secteurs ferroviaire, automobile et les transports urbains. À titre d’exemple, la filiale d’Airbus apporte son savoir-faire sur les enjeux de cybersécurité du futur train autonome ou encore sur les études de risques industriels liés à l’adaptation de dépôts de bus hydrogène.
Airbus Protect intervient aussi dans le domaine de l’industrie, utilisatrice d’hydrogène pour rendre ses procédés moins émissifs en gaz à effets de serre. Les modifications d’unités industrielles impliquent la mise à jour de dossiers administratifs relatifs à la réglementation ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement) et la revue d’études de dangers, notamment Seveso, et d’impact environnemental. Airbus Protect accompagne les exploitants dans la réalisation de ces dossiers, depuis la constitution jusqu’aux échanges avec l’administration.
Enfin, Airbus Protect intervient dans le domaine de l’énergie, auprès des producteurs et transporteurs d’hydrogène, sous forme gazeuse ou liquéfiée, qu’il s’agisse de gros complexes industriels de production massive d’hydrogène ou d’unités plus petites pour une distribution territoriale au plus près de l’utilisateur final. Les enjeux de disponibilité de l’hydrogène doivent être appréhendés au niveau de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Une rupture de cette chaîne liée à une panne, à un accident ou à un acte de malveillance peut avoir des conséquences économiques importantes.
Une croissance soutenue et des besoins en ressources
Ainsi, autour de cet enjeu de maîtrise de risques sur lequel de plus en plus d’attention est portée, Airbus Protect dispose des compétences pour comprendre les systèmes et procédés industriels et proposer des mesures de maîtrise du risque technique et organisationnel adaptées à chaque secteur d’activité et à ses enjeux. En majorité composées d’ingénieurs, les équipes ont été renforcées par plusieurs centaines de personnes en 2022 et poursuivent leur développement. Les recrutements sont variés dans les spécialités des filières : aéronautique, transport, défense, industrie chimique, énergie… Airbus Protect recherche des profils d’experts en gestion de risques, en développement durable ou encore en cybersécurité.
Airbus Protect mise également sur la digitalisation de ses métiers avec une direction consacrée à la transformation digitale, composée en grande partie de data scientists et d’experts en intelligence artificielle. « L’objectif est de répondre aux attentes des clients avec des solutions digitales sur mesure, mais également de transformer le métier en bénéficiant des atouts du digital combinés à l’expertise métier acquise depuis de nombreuses années », explique Pierre Sécher. Dans ce domaine, Airbus Protect a notamment développé depuis deux ans une plate-forme de gestion des risques industriels pouvant être mise à profit par un réseau d’installations industrielles telles que des unités de production et distribution d’hydrogène.
Présente à Toulouse, où est implanté le siège social, mais également à Élancourt et à Issy-les-Moulineaux pour la région parisienne, à Marseille, mais encore à Bordeaux, Rennes, Nancy et à Brest ainsi qu’en Allemagne, en Angleterre et en Espagne, Airbus Protect apporte ses solutions au plus près des besoins de ses clients. Dans le domaine de l’hydrogène, qu’il s’agisse de TPE innovantes ou de grands groupes, ses clients sont implantés autour des grands bassins industriels et au cœur de tous les écosystèmes territoriaux.
En effet, toutes les typologies de clients sont concernées. Chaque maillon constituant cette chaîne d’hydrogène doit être sécurisé pour faire de l’hydrogène une filière de confiance et ses performances doivent être optimisées pour en faire une filière durable.