L’hydrogène a un rôle à jouer pour décarboner le secteur des transports et plus largement toutes les mobilités. Le déploiement passe par un maillage de stations sur tout le territoire, avec de l’hydrogène vert produit localement. Tour d’horizon de la mobilité hydrogène et perspectives 2030.
À côté des megafactories près de ports et de centres industriels, le déploiement de l’hydrogène vert passe par de nombreux projets territoriaux. Les productions d’hydrogène se diversifient. Les électrolyseurs peuvent utiliser des centrales photovoltaïques ou des éoliennes. Mais l’hydrogène peut aussi être produit par la biomasse. Des projets de production adossés à des industries agroalimentaires pourraient voir le jour partout dans nos régions. Or ces projets sont souvent associés à une utilisation de l’hydrogène pour la mobilité. Cette répartition permet d’espérer un maillage territorial de stations de distribution d’hydrogène. Cette disponibilité de l’hydrogène est indispensable au développement de la mobilité. Le maillage des stations permet aux constructeurs de se tourner vers le développement de véhicules hydrogène. Ainsi Toyota, BMW, Stellantis, Hyvia, mais aussi de nouveaux constructeurs comme Hopium, sont en train de développer des modèles hydrogène de voitures ou de véhicules utilitaires. Lors du Mondial de l’automobile, un secteur sera réservé aux véhicules électriques et hydrogène et tout un chacun pourra essayer des voitures à moteur hydrogène.
Pour ce qui est des camions, Cummins, Hyson, Mercedes et Hyundai travaillent sur des camions ou des motorisations hydrogène.
Les megafactories et un déploiement de services le long des grands axes en Europe permettront l’utilisation d’hydrogène très adapté au transport lourd (charge rapide et autonomie importante).
Du côté des bateaux, le déploiement de megafactories sur de nombreux ports permettra la mise en place de gros bateaux à hydrogène. Le secteur aéronautique est aussi aidé par l’État pour développer de futurs avions hydrogène. Airbus y travaille activement.
Moteurs à hydrogène
En ce qui concerne les moteurs, deux technologies se côtoient : pile à combustible (PAC) et moteur thermique à hydrogène. L’hydrogène a un rôle à jouer pour décarboner le secteur des transports et plus largement toutes les mobilités. Un véhicule à hydrogène avec PAC est un véhicule zéro émission qui offre le confort opérationnel d’un véhicule thermique. Ce véhicule électrique est alimenté par un réservoir d’hydrogène gazeux. Son seul rejet à l’échappement est de l’eau. Aujourd’hui, des flottes de véhicules professionnels (collectivités, entreprises) sont déjà déployées sur le territoire.
Il s’agit de véhicules utilitaires légers et de berlines (taxis) ou encore de flottes de bus. Les bennes à ordures ménagères sont également en cours de déploiement avec plusieurs collectivités qui ont déjà passé commande. Au niveau des mobilités XXL, l’hydrogène est envisagé pour des navires à passagers de type ferry, mais aussi pour le train à hydrogène et l’avion. Mais le moteur thermique peut être une alternative, particulièrement pour ces véhicules lourds. Il permet l’usage d’un hydrogène moins épuré, et est opérationnel sur de grandes puissances dès maintenant. Les stations peuvent recharger ces deux types de motorisations complémentaires.
Horizon 2030
En ce qui concerne la production, on attend 52 % d’hydrogène décarboné soit 700 000 tonnes (contre 5 % actuellement) et 6,5 GW d’électrolyseurs, sans compter les nouvelles productions d’hydrogène vert. La mobilité pourrait mobiliser 342 000 tonnes d’hydrogène décarboné en 2030.