Green Innovation. « Revolution is on » (« la révolution est en route »), annonce le Mondial de l’auto 2022. Que promet cette nouvelle édition ?
Serge Gachot. « Revolution is on » est le slogan du Mondial, qui fait référence à cette révolution dans le marché automobile qui s’oriente plus vers des voitures électriques et électrifiées. Le dernier Mondial a eu lieu en 2018 et, à ce moment-là, les voitures 100 % électriques à batterie et hybrides rechargeables occupaient 2 % du marché. L’année dernière, fin 2021, leur part représentait 20 % et en cumul cette année, cela doit faire 22 %. C’est une vraie révolution qui est en marche, car la tendance va s’accélérer avec la fin de la vente des véhicules thermiques en Europe prévue pour 2035. Nous avons souhaité être la vitrine d’une industrie que l’on considère comme très innovante et vertueuse. Car nous sommes arrivés à l’étape où ce n’est plus la quantité d’essence consommée par le véhicule qui serait le vecteur d’innovation ; on parle des voitures entièrement électriques, des voitures hybrides rechargeables, et puis de tous les nouveaux modèles à piles à combustible basés sur l’hydrogène.
C’est pour cette raison que nous nous sommes centrés sur l’automobile, parce que l’industrie a énormément innové et que les constructeurs ont pris à bras le corps le combat pour la réduction des émissions de CO2. Ensuite, il y a la question de la liberté de mouvement : 68 % des Français, qui sont très attachés à leur voiture, ne peuvent pas s’en passer dans leur vie quotidienne. Et enfin, nous voulons aussi que cela soit la fête de l’automobile.
Le Mondial 2022, c’est le nouveau monde de l’automobile, parce que les constructeurs se sont réorganisés pour répondre à la demande future, avec en plus de nouveaux constructeurs asiatiques et américains de voitures électriques, deux nouveaux constructeurs français de voitures à hydrogène et de nouveaux constructeurs de microcars électriques. Il y aura aussi de très belles voitures de haut de gamme, toujours très attendues par le public.
Dans notre approche, nous avons voulu que le salon soit business et expérientiel, c’est-à-dire d’un format très performant du point de vue du retour sur investissement pour nos partenaires. Pour répondre aux attentes des constructeurs, nous avons souhaité créer les conditions pour que, grâce au Mondial, avant, pendant et après le salon, ils puissent générer le plus de prospects qualifiés, prendre des commandes et vendre les voitures.
Du côté expérientiel, nous allons organiser des essais routiers à très grande échelle avec une centaine de voitures à l’essai, que nous avons essayé de rendre les plus pratiques possible.
Nous considérons que le Mondial doit apporter des réponses à toutes les questions que se posent les visiteurs sur les voitures électriques et électrifiées. Pour cela, nous allons mettre en place un écosystème adapté pour les renseigner de manière pédagogique et conviviale.
Nous aurons également un écosystème de véhicules d’occasion avec les grands acteurs du secteur qui pourront présenter leur offre aux visiteurs à l’aide des infrastructures numériques adaptées.
Nous prévoyons, notamment pour les artisans-commerçants, une zone VUL (véhicule utilitaire léger) électriques et hydrogène, avec une dizaine de marques présentes, sur un grand espace partagé. Nous aurons également un espace consacré au bioéthanol, et un autre pour des fournisseurs d’énergie et les solutions de recharge. Les start-up auront également le leur.
Une demi-journée sera consacrée au Paris Automotive Summit sur les thématiques de l’automobilité du futur, adaptée aux différents besoins des territoires, avec le témoignage de grands acteurs mondiaux engagés dans cette mutation et de nouveaux entrants pour connaître leur vision de la mobilité du futur, le rôle qu’ils entendent y jouer, les défis technologiques sur lesquels ils se mobilisent et leur stratégie pour en capter la valeur.