La pyrogazéification et la gazéification hydrothermale sont deux technologies prometteuses de production de biogaz. Elles s’inscrivent de manière complémentaire à la méthanisation en matière de gisement et devraient permettre d’atteindre l’autonomie énergétique. Explications.
Produire 320 TWh de méthane renouvelable en 2050 et atteindre ainsi l’autonomie énergétique en biogaz en créant une économie locale ? D’après les études et les scénarios de l’ADEME, de Solagro, de France Stratégie et d’Enea, c’est possible. À condition de mobiliser un potentiel maximum de ressources en déployant les grandes techniques de production de biométhane : la méthanisation, la pyrogazéification, la gazéification hydrothermale et la méthanation. Même s’il existe un chevauchement du gisement entre ces technologies, leur déploiement permet non seulement la production d’énergie, mais aussi une gestion de ce que nous appelions les déchets carbonés (organiques et plastiques) et qu’il faut désormais appeler ressources.
En faisant cela, nous développons en plus une économie circulaire non délocalisable. En complément d’une production électrique nucléaire et renouvelable, cette production préfigure le paysage énergétique de demain et donc la nouvelle économie, car l’énergie est le cœur de toutes activités.
Filières de gaz renouvelable
Les définitions de « biogaz » et de « biométhane » ont été reformulées pour devenir techniquement neutres et ouvertes à toute technologie capable d’injecter un gaz conforme dans un réseau de gaz naturel (décret no 2021–1273 du 30 septembre 2021). Les quatre techniques sont utilisées pour produire du biométhane potentiellement injectable. Ces techniques sont assez complémentaires, avec toutefois un chevauchement partiel du gisement, notamment entre méthanisation et gazéification.
La méthanisation est d’ores et déjà déployée sur tout le territoire avec des résultats probants. Elle a un potentiel estimé à 130 TWh en 2050. La pyrogazéification a un potentiel estimé à 90 TWh en 2050 et est en cours de déploiement.
La gazéification hydrothermale, dont le potentiel de production de biogaz est estimé à 60 TWh en 2050, est en cours de développement, comme nous le verrons dans les pages qui suivent. Enfin, avec le CO2 et l’hydrogène (produit par l’électricité renouvelable ou nucléaire), la méthanation constitue la quatrième source de production de biogaz avec un potentiel estimé à 50 TWh en 2050.