Le stockage de l’hydrogène a toujours été un défi. Des moyens techniques pour le stocker à basse température ou à haute pression sont indispensables. Retour sur l’histoire peu connue des technologies de stockage de l’hydrogène.
C’est durant la Seconde Guerre mondiale que cette histoire débute. À cette époque, l’armée américaine stocke l’hélium dans des tubes en métal. Ce gaz est notamment utilisé pour les ballons d’observation. La source la plus abondante d’hélium se situe dans le nord nord du Texas, dans la ville d’Amarillo. Le transport du gaz s’effectue par tubes en acier. Épais de cinq à six centimètres, avec une pression inférieure à 100 bars, ces tubes sont si lourds qu’ils doivent être transportés par train. À la fin de la guerre, le gisement est repris par une entreprise locale qui utilise des tubes plus résistants, mais plus fins et plus légers, transportés par camions. La molécule d’hydrogène étant réductrice, elle peut attaquer les métaux. Les tubes sont alors modifiés et composés d’alliages encore plus résistants, mais plus lourds. Ils servent à transporter l’hydrogène comprimé à destination d’usines spécialisées dans la pétrochimie (fabrication de l’essence sans plomb) ou la chimie fine (pour les cosmétiques par exemple).
L’évolution des tubes de stockage fait un bond dans les années 1970. Cette histoire débute elle aussi aux États-Unis. La conquête de l’espace est gourmande en gaz et en oxygène. Or les bouteilles en acier et en aluminium sont trop lourdes. Apparaît alors la bouteille dite de type 4 en plastique et renforcée avec de la fibre de verre. L’usine de production est située dans le Nebraska, à Lincoln (rachetée plus tard par le norvégien Hexagon). Elle fabrique des bouteilles de stockage de type 4 pour les industries militaire et civile.
À partir des années 2000, Hexagon produit des tubes de type 4 pour les navires chargés de planter des tuyaux dans les fonds marins pour les plates-formes pétrolières. Afin de limiter le mouvement des vagues et de rendre les navires plus stables, des bouteilles de gaz de type 4 sont utilisées. Ces tubes d’un mètre de diamètre mesurent 12 à 15 mètres de long et sont dotés d’une très grande capacité de stockage. Mille kilos d’hydrogène peuvent ainsi être transportés par camion. Aujourd’hui, ce type de tube composite de très haute technologie permet d’obtenir la meilleure combinaison pour le transport de l’hydrogène, avec la légèreté, la sécurité, l’efficacité et la durabilité.