Une vingtaine de stations à hydrogène tout public sont aujourd’hui ouvertes en France. Mais les acteurs majeurs de la filière hydrogène française estiment qu’entre 1 000 et 1 700 stations devraient ouvrir à l’horizon 2030. À titre de comparaison, l’étude « Global Market for Hydrogen Fueling Station », publiée par le cabinet Trends, a dénombré près de 600 stations-service hydrogène à travers le monde fin 2020.
L’hydrogène semble être appelé à jouer un rôle déterminant dans la mobilité décarbonée en France. Les mobilités qui ont le plus besoin de puissance élevée et de longue autonomie (mobilités dite « lourdes ») sont classées comme prioritaires par la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné en France. Cette stratégie a été présentée le 8 septembre 2020. Elle prévoit un soutien public de 7,2 milliards d’euros sur 10 ans. Ce financement doit notamment servir à déployer une capacité de 6,5 GW d’électrolyse d’ici à 2030. Cela permettrait de plus d’éviter l’émission de 6 millions de tonnes de CO2 par an.
Le scénario envisagé prévoit une consommation de base fixée à 680 000 tonnes d’hydrogène renouvelable ou bas carbone par an, dont 70 % pour le secteur industriel et 23 % pour le secteur de la mobilité. Si les différentes réglementations environnementales sont confirmées, l’objectif pourrait être relevé à 60 %, dont 325 000 tonnes pour les mobilités. Le gouvernement français a d’ailleurs fixé comme seconde priorité le développement de la mobilité professionnelle hydrogène, soit 27 % des 3,4 milliards d’euros pour la période 2020–2023.
L’hydrogène convient aux transports en commun, notamment dans les villes, avec des lignes longues. Il convient également aux camions. Pour 500 kilomètres d’autonomie, un camion de 40 tonnes disposera d’un pack hydrogène de 1,7 tonne avec une recharge estimée entre 10 et 15 minutes.
L’étude « Trajectoire pour une grande ambition hydrogène », publiée en septembre 2021 par France Hydrogène, prévoit 300 000 véhicules utilitaires légers (VUL) à hydrogène (scénario « Ambition 2030 »). Dans le scénario « Ambition+ 2030 », ce sont 450 000 VUL prévus à l’horizon 2030 en France. À titre comparatif, 400 VUL à hydrogène roulent aujourd’hui sur les routes françaises.
Le scénario « Ambition 2030 » prévoit 5 000 poids lourds, 65 bateaux et navires, et 100 trains à hydrogène. Le scénario « Ambition + 2030 » prévoit 10 000 poids lourds, 135 bateaux et navires et 250 trains à hydrogène.
L’accent doit néanmoins être mis sur les stations. L’étude de France Hydrogène indique : « Cette ambition suppose le déploiement d’une chaine d’approvisionnement en hydrogène d’ici à 2030 : 6,5 à 10 GW d’unités de production, 685 km de canalisations, 800 à 1 000 unités logistiques de transport et 1 000 à 1 700 stations de recharge, dont 90 % publiques – agglomérations, grands axes routiers – et 10 % en dépôt pour des flottes captives de véhicules lourds. »