Les Orcades produisent plus d’énergie renouvelable qu’elles ne peuvent en consommer (128 % en 2020) ; un véritable luxe de nos jours. La prochaine étape pour ces îles au septentrion de l’Europe ? L’hydrogène.
Parmi les rêves qui bercent les nuits des habitants de ces îles fouettées par les vents, il y en a un qui est en train de passer à la réalité : celui de faire rouler les voitures et naviguer les ferries et d’alimenter les chaudières grâce à l’hydrogène.
Ce chapelet d’îles de 990 km² abrite 22 000 habitants et… 700 éoliennes et 400 installations solaires. Mais, aujourd’hui, les Orcades veulent passer la vitesse supérieure et ont installé des hydroliennes expérimentales. Il y en a 34 en tout, « soit plus de machines que partout ailleurs dans le monde », a souligné le Washington Post.
Aujourd’hui, les autorités et les chercheurs souhaitent canaliser cette énergie océanique dans des électrolyseurs côtiers qui décomposent l’eau en oxygène et en hydrogène vert.
Les hydroliennes ont été installées à l’endroit idéal, là où se rencontrent l’océan Atlantique et la mer du Nord. L’Orbital 2, une unité de 2 MW, la plus puissante au monde, vient d’ailleurs d’être raccordée au réseau. Dessous, deux rotors fonctionnent comme des éoliennes sous-marines. Le système génère de l’énergie grâce aux puissantes marées. La turbine, longue de 74 mètres, alimente 2 000 foyers et couvre 7 % des besoins en énergies des Orcades.
Lorsque, grâce aux éoliennes et aux hydroliennes, les îles produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment, elles la transforment en hydrogène vert qui sert comme carburant, ou comme énergie pour chauffer des bâtiments. L’un des objectifs est de décarboner totalement le réseau de ferries.
Dans le port de la capitale, Kirkwall, des stations de remplissage d’hydrogène permettent de recharger les ferries et aux autorités municipales d’alimenter des bateaux, l’éclairage public et certaines maisons communales. Cinq vans fonctionnent à l’hydrogène grâce à des piles à combustible.
Photo ci-dessus : L’archipel subarctique des Orcades, au nord de l’Écosse, compte 67 îles, dont une quinzaine sont habitées. C’est au large des Orcades que Microsoft et Naval Group ont immergé leurs serveurs dans le cadre du projet Natick, soit des centres de données sous-marins alimentés par des énergies marines et refroidis par l’eau de mer. Ces îles du septentrion s’imposent comme l’archipel des renouvelables.