Spécialiste de la compression, la société Girodin-Sauer nous rappelle le rôle, mais aussi les aspects économiques et les performances techniques de cet élément essentiel dans le processus de production d’hydrogène. Retour sur sa gamme de compresseurs à pistons secs ou lubrifiés !
Filiale française de Sauer Group, spécialiste de la compression des gaz, l’entreprise Girodin-Sauer est présente sur les marchés d’origine militaire et shipping, mais aussi dans l’industrie avec deux larges gammes de compresseurs comprenant des modèles adaptés au stockage tout au long de la filière hydrogène. La gamme d’origine de Sauer est composée de compresseurs à pistons lubrifiés allant de 10 à 1 000 m3 pour une pression de 10 à 350 bars.
À cela s’ajoute la gamme de compresseurs secs Haug, qui va de 1 à 60 m3 pour une pression de 30 à 450 bars.
Les compresseurs sans huile peuvent être utiles notamment pour une utilisation de l’hydrogène dans des piles à combustible, sensibles aux particules, bien que des filtres puissent être mis en place avec les compresseurs lubrifiés. « Nous pouvons répondre aux exigences des normes de carburant hydrogène, indique Fabien Farsy, ingénieur commercial chez Girodin. Nos compresseurs à pistons de 300 à 800 m3/h par exemple restent globalement 30 % moins chers que les compresseurs à membrane en Capex, avec un coût Opex un peu plus faible à 10 ans.
La nécessité de comprimer l’hydrogène pour optimiser le stockage est présente sur quasi toutes les utilités hydrogène. Avec des pressions allant de 1 à 30 bars en sortie d’électrolyseur PEM ou alcalin, il faut monter à 200 bars, et jusqu’à 700 bars en industrie et mobilité.
Rappelons que 1 kg d’hydrogène occupe un volume d’environ 11 m3 à pression atmosphérique. À 10 bars, 10 kg occupent donc 1 m³. Or une voiture doit pouvoir en stocker 4 à 5 kg, un bus 25 kg et un camion 35 kg. Le stockage permet également de faire un plein rapidement. Nous nous situons finalement entre la production et les usages, sachant que si un électrolyseur consomme 1 MW électrique pour produire 200 m³ d’hydrogène par heure, nos compresseurs, qui ont un rendement dans la moyenne, ne consomment, eux, que 90 à 130 kW pour comprimer ces 200 m3. »
Service à la carte
Particularité de Girodin-Sauer, le développement d’un « service Ingénierie qui nous permet de proposer à nos clients un service à la carte, précise Fabien Farsy. Notre équipe propose, en plus des compresseurs, des skids ou conteneurs, du stockage, de l’instrumentation spécifique, avec des solutions plug and play, le tout testé chez nous. Une solution clés en main que permet notre large gamme, mais aussi notre atelier de montage et d’assemblage ainsi que notre salle d’essais. Nous étudions la manière optimum d’intégrer la brique compression dans le process de nos clients. Nous pouvons également les accompagner comme partenaire “compression” dans l’assemblage d’une station par exemple ».
« Par ailleurs, tous nos compresseurs sont certifiés Atex. C’est également le cas de nos solutions spécifiques comme des montages avec conteneurs où tous les éléments et la conception sont sélectionnés pour une sécurité maximum. Notre objectif, avec nos solutions fabriquées et testées en France, est que nos clients puissent réellement s’approprier leur projet et d’être actif du début du projet jusqu’à la mise en service. »
« Forts de notre expérience en shipping et Navy, avec des produits marins résistants, nous garantissons la disponibilité des pièces de rechange pendant 35 ans. Nous garantissons aussi une gestion des pièces de rechange sur cette durée. Ce service est un atout indéniable en industrie également. »
Autre configuration, dans le projet de production d’hydrogène vert Lhyfe, à Nantes. Sur la côte atlantique française, l’hydrogène est produit dans un processus d’électrolyse utilisant l’électricité issue de l’énergie éolienne. L’hydrogène est ensuite comprimé à l’aide d’un compresseur à piston, stocké et mis à disposition comme carburant dans des stations de remplissage d’hydrogène. Le compresseur comprime l’hydrogène en cinq étapes, d’une légère surpression de gaz de 0,05 bar(g) à 350 bars(g). Pour ce faire, on utilise un compresseur à piston lubrifié avec filtration du gaz en aval, ce qui garantit une teneur en huile résiduelle inférieure à 0,01 mg/m3 d’hydrogène. La capacité de production d’hydrogène de la première phase, qui sera mise en service cette année, est de 300 kg d’hydrogène par jour.