Le bioGNV, un carburant propre et compétitif, répond dès aujourd’hui aux nouvelles exigences politiques en matière de mobilité durable ainsi qu’aux attentes des utilisateurs (industriels, transporteurs, collectivités territoriales) et poursuit son développement à un rythme soutenu : une ouverture de station par semaine. L’AFGNV a fait le point sur cette filière à Expobiogaz Lille.
Agir immédiatement pour améliorer la qualité de l’air (1), dans le cadre du plan de relance et du mix énergétique, c’est possible avec le gaz naturel pour véhicules issu du biométhane (bioGNV) qui offre une solution mature, robuste et accessible à tous financièrement.
Déploiement
Le taux moyen de gaz renouvelable (biométhane) dans le GNV était de 12 % en 2018 et de 17 % en 2019. Il devrait dépasser les 20 % en 2020 : de quoi contribuer dès maintenant à la baisse des émissions de CO2 du transport routier pour atteindre 100 % en 2050 et s’inscrire parfaitement dans la stratégie nationale bas carbone de la France (zéro émission nette de carbone en 2050).
Cette croissance est tirée par le développement du biométhane en France. À ce jour, plus de 1 000 projets sont à l’étude, un nombre record pour une filière jeune (début en 2011). Ce verdissement du GNV s’accompagne d’un déploiement des stations et usages.
Au 31 août 2020, la France comptait 149 points d’avitaillement GNV en service, et les adhérents de l’AFGNV (Association française du GNV) espéraient ouvrir 86 nouveaux points d’avitaillement, pour atteindre un total de 235 points d’avitaillement GNV. L’objectif de 250 points d’avitaillement, fixé en réponse à la directive « carburants alternatifs » devrait être atteint fin 2021.
Le cap des 20 000 véhicules en circulation sur le territoire français est dépassé, puisque l’on compte aujourd’hui plus de 25 000 véhicules circulant en France, dont 11 670 véhicules légers, 5 114 bus et cars, 5 937 poids lourds et 2 150 bennes à ordures ménagères. Depuis 2014, les immatriculations de véhicules lourds au GNV augmentent en moyenne de 20 % par an. En 2019, l’augmentation a été de 26 %.
Transport lourd
Autre secteur, le transport routier de voyageurs utilise le GNV dans les bus depuis plus de 20 ans (à Poitiers, au Mans, à Bordeaux, à Nantes… et plus récemment à Angers par exemple) ; le secteur de l’autocar connaît une dynamique nouvelle. Plus d’un bus sur cinq mis en circulation en France roule au bioGNV/GNV. En Île-de-France, la RATP annonce, dans son « plan bus 2025 » (voir magazine Biogaz no 5), la conversion de 50 % de ses bus au bioGNV. Dans le secteur de la propreté urbaine, de nombreuses villes ont converti une grande partie de leurs bennes à ordures ménagères, comme Paris (80 % au bioGNV), Lyon ou Rennes… Près d’une benne à ordures sur quatre mise en circulation en France en 2019 roule au gaz. Sur le segment du transport routier de marchandises, le bioGNV/GNV connaît une forte croissance (+ 170 % par an depuis 2014). Ce segment tire le marché et favorise la création de stations publiques. La flotte de poids lourds bioGNV/GNV française est la plus grande d’Europe.
À travers la Programmation pluriannuelle de l’énergie, les pouvoirs publics ont fixé des objectifs ambitieux de développement du GNV en France : jusqu’à 845 stations en 2028, soit plus de cinq fois plus qu’aujourd’hui ; 60 % des poids lourds immatriculés au bioGNV/GNV en 2050 ; 7 500 bus/cars GNV en 2028, soit plus du double de la flotte actuelle ; etc. De quoi assurer un bel avenir à la filière GNV, dont l’offre de valeur est en majorité européenne et en grande partie française.
Filière mature, air pur
Mature et robuste, le GNV peut être considéré comme une solution « low tech », accessible à tous, pour améliorer la qualité de l’air : il émet deux fois moins de NOx qu’un Euro VI Diesel en conditions réelles d’exploitation et 89 % moins de particules que le seuil de la norme Euro VI, et ce sans aucune solution de post-traitement. Les véhicules bioGNV/GNV permettent également de réduire de 50 % le bruit par rapport à un moteur Diesel (la plupart des véhicules GNV enregistrent un niveau sonore en deçà de 60 dB). Tous les véhicules qui roulent au gaz, quelle que soit leur génération, bénéficient de la vignette Crit’Air 1, un certificat qualité de l’air qui les autorise à circuler lors des pics de pollution et dans les zones à faibles émissions (ZFE).
Le GNV est disponible dès à présent et sa maturité permet de proposer des tarifs abordables, accessibles à tous.
Note
(1) En juillet 2017, le Conseil d’État a enjoint au gouvernement de mettre en œuvre des plans permettant de ramener, dans 13 zones du territoire et dans le délai le plus court possible, les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) et de particules fines (PM10) au-dessous des seuils limites (Directive européenne du 21 mai 2008).
En juillet 2020, le Conseil d’État ordonne une seconde fois au gouvernement de prendre des mesures pour réduire la pollution de l’air. Cette fois, les juges ont prévu une astreinte de 10 millions d’euros par semestre de retard si les obligations ne sont pas remplies.
Chiffres clés du bioGNV • Près de 28 millions de véhicules roulent au bioGNV/GNV dans le monde. • Près de 20 % des véhicules qui roulent au gaz en France roulent au bioGNV. • En 2019, en France, la capacité de production de biométhane a dépassé la consommation de bioGNV/GNV. • En juillet 2020, la capacité de production des 150 sites de méthanisation raccordés aux réseaux gaziers dépasse 2,6 TWh, ce qui équivaut à la consommation annuelle de plus de 10 000 bus qui rouleraient au bioGNV. • 149 points d’avitaillement en août 2020 (+ 100 % en 2 ans). • Plus de 25 000 véhicules en circulation en mai 2021 : 11 670 véhicules légers, 5 114 bus et cars, 5 937 poids lourds et 2 150 bennes à ordures ménagères. • Deux tiers des villes de plus de 200 000 habitants ont décidé de passer leurs flottes de bus au gaz. |
L’association AFGNV Avec une dizaine de nouvelles adhésions par an depuis 2012, l’AFGNV a élargi son assise industrielle. L’association réunit aujourd’hui plus de 115 membres, parmi lesquels des constructeurs de véhicules, des équipementiers de l’industrie gazière, des motoristes, des équipementiers de l’industrie automobile, des distributeurs et des fournisseurs d’énergie, des bureaux d’études, des acteurs du biométhane, des sociétés de transport collectif urbain, des entreprises de collecte d’ordures ménagères et des collectivités locales. |